Krychowiak : « A Bordeaux, il y avait tout ce qu’il fallait pour un jeune comme moi »

Encore en lice à l’Euro 2016 avec la Pologne, en attendant le quart de finale contre le Portugal, l’ancien milieu défensif des Girondins, Grzegorz Krychowiak, qui pourrait vite rejoindre… le PSG, tient un « journal de bord » pour France Football, tout au long de la compétition. Le Sévillan y raconte sa vie pendant l’épreuve et revient sur son parcours sportif et celui de sa sélection :

« En huitième de finale contre la Suisse, nous sommes passés malgré un match compliqué, surtout en seconde période, au cours de laquelle il a été difficile de conserver le ballon. Nous avons plus d’ambition que de nous qualifier en quarts de finale. Il nous faut viser plus loin. Mais pour le moment, nous n’avons pas montré grand-chose.
(…) Bordeaux, c’est une super ville. J’ai eu la chance d’arriver directement dans une région juste magnifique, avec la plage à côté. Il y avait tout ce qu’il fallait pour un jeune comme moi. C’est aussi à Bordeaux que j’ai rencontré ma femme (Célia Jaunat), pendant mes études. Je ne garde donc que de bons souvenirs, même si je me suis fait des potes partout où je suis passé. Je n’ai jamais réussi à m’imposer aux Girondins. Mais c’est bien ce club qui m’a donné la possibilité de devenir le joueur professionnel que je suis devenu. Et ça, je ne l’oublierai jamais.

(…) Je suis venu à quinze ans. J’ai joué un match amical France – Pologne en moins de 15 ans avec ma sélection. Le recruteur des Girondins, Philippe Goubet, m’a repéré. Mon ancien agent, Andrzej Szarmach, a proposé que je fasse un essai. Tout à commencé comme ça. Le pays, la famille, les amis m’ont énormément manqué au début. Normal à cet âge-là… Mais bon, j’ai pris ça comme une aventure. J’ai essayé de rester positif parce que Bordeaux me proposait quelque chose de nouveau. Je n’aurais pas pu avoir cette chance en Pologne. Dans un premier temps, il a fallu que j’apprenne la langue pour pouvoir communiquer avec les autres. La première année, je suis allé à l’école pour pouvoir simplement écouter le français et l’apprendre plus vite. La deuxième année, j’y suis retourné pour continuer les études. Pour moi, c’était l’important. J’ai un bac +2. Mr. Guy Dubois, l’intendant général du centre de formation des Girondins, était comme un père pour moi. Il était disponible vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Quand il a pris sa retraite (en 2012), je crois qu’il a fallu trois personnes pour le remplacer ! Ce qui m’a surpris, ce sont les conditions de travail qu’on offre aux joueurs. Les jeunes ne s’en rendent peut-être pas compte car ils n’ont connu que ça. Quand on vient de Pologne, on voit la différence. Il y a dix ans, nous n’avions pas cette organisation. Aujourd’hui, on a progressé dans la formation. »