Sagnol : « Le club n’a peut-être pas été assez patient »

Une nouvelle fois, l’ex entraîneur des Girondins de Bordeaux, Willy Sagnol, a bénéficié d’une tribune médiatique, ce mercredi, pour revenir sur son aventure, mal terminée il y a un mois et demi, avec les Marine et Blanc.

« Écoutez, moi ça va. La période de digestion de mon départ des Girondins est terminée. Les premières semaines, ça change beaucoup, car tu passes de 18h de travail par jour à plus rien. Au départ, c’est appréciable, car on a du temps, et les enfants sont jeunes… Mais on sait que ce n’est que temporaire. (…) Si je suis déçu ? Non, je n’ai pas à l’être, c’est une décision des dirigeants qui leur appartient et que je n’ai pas à commenter. On sait que les coaches ne sont que de passage. Après, le club n’a peut-être pas été assez patient, car il y avait beaucoup de jeunes dans l’effectif, et que le projet c’est la formation, donc ça prend du temps. Entre mon arrivée en 2014 et l’année suivante, le projet avait déjà un peu changé, avec la perte de joueurs importants, mais tout ce qui a été fait pendant 2 ans, je pense notamment aux arrivées de Malcom et d’Arambarri, de très bons joueurs qui ne demandent qu’à arriver à maturité, permettra à Bordeaux d’avoir une sérénité sur le long terme.

(…) Quand on attend beaucoup de certains, on est souvent déçu. Les joueurs français ont une culture différente par rapport à l’étranger, mais ce n’est pas Sagnol, ni Pierre, Paul ou Jacques qui va la changer. C’est à nous de nous adapter pour tirer le maximum de notre groupe sur la période de travail en commun. (…) Je ne sais pas si certains s’expriment comme moi je l’ai fait, mais je n’ai vraiment aucun regret sur ma communication, car j’essaye juste de dire ce que je pense, sans chercher à faire rêver les gens, à mentir. En 2 ans, j’ai vécu une très bonne première année et une deuxième médiocre. Ce n’est pas une question de méthode qui ne marche pas, mais il y a parfois des limites qu’on ne peut pas franchir. J’ai adoré travailler avec mes joueurs et ne vais certainement pas être négatif avec eux, car il savent, malgré tout, travailler. Et je ne dirai jamais le contraire.

(….) Mon seul regret, c’est que j’aurais dû plus penser à ma gueule dans des choix de recrutement, sur certains départs et certaines arrivées, et moins à la pérennité du club… En faisant monter beaucoup de jeunes en même temps surtout, mais c’était là l’objectif du club. Cependant, j’ai eu une très bonne relation avec le président et l’actionnaire et la fin de notre aventure ne ternira pas mon amitié et mon respect à leur égard.

(…) Entre ce qui est annoncé et ce qui se fait, il y a souvent delta important. Dans mon prochain projet professionnel, je ne choisirai pas les mêmes problématiques, peut-être en allant dans des pays différents. Là, je récupère, j’attends et je suis les possibilités qui se présentent avant de faire mon choix. »