Triaud explique les relations entre l’entraîneur et la cellule de recrutement

Voici encore des retranscriptions du passage, mercredi, de Jean-Louis Triaud sur GOLD FM. Ici, les moments où JLT s’attarde sur le cas Sagnol et sur l’organisation du club pour décider au niveau sportif, notamment entre l’entraîneur et la cellule de recrutement.

« Oui, quand les résultats ne sont pas à la hauteur des attentes, on peut toujours se poser bien des questions. Je ne suis pas très statistiques, mais j’ai vu que Willy Sagnol avait pris plus de points en moyenne que Gillot et Tigana, et bien sûr nettement moins de Blanc. Quant à la confiance que nous avons dans les entraineurs, à partir du moment où on les fait venir, elle est à 100%, il n’y a pas de doute. Sinon ça ne peut pas fonctionner. Est ce que Sagnol a eu plus de privilèges que Laurent Blanc ? Certainement pas. Il a pu faire venir ses adjoints, mais ça c’est normal. Ceux qui étaient déjà là, Bedouet à la préparation physique, Mantaux pour l’entraînement des gardiens, et les kinés, ils le sont toujours.

(…) Ensuite, je ne vais pas parler des choix sportifs précis. Si je dois faire le recrutement, pour lequel la cellule a beaucoup travaillé, et l’équipe, plus le schéma de jeu, je sors de ma fonction et je ne laisse pas l’entraîneur travailler. Quand il y a un choix à faire, comme décider de recruter ou non, ou bien valider une recrue, on se concerte et on décide, selon les possibilités financières bien sûr. Quand le compartiment sportif s’est mis d’accord, je ne vais pas leur dire ’Ah non, pas lui. J’en prends un autre’. Pour nous, garder une cellule de recrutement (2 hommes à ce jour, depuis le départ de Jérôme Bonnissel NDLR) est important pour avoir une base fidèle au club, vu que les entraîneurs restent 2 ou 3 saisons et tournent. On ne veut pas avoir de problèmes avec un entraîneur qui fait venir ses joueurs et nous les laisse après, quand lui n’est plus là. La cellule, elle, est stable, et travaille pour le club à long terme. (…) Moi, je suis responsable de nommer ces gens et tous ceux qui gravitent autour du sportif. Mais ce n’est pas moi qui fait l’équipe…

(…) Comme toujours quand on n’a pas de bons résultats, la réaction du public est de critiquer. Le Président, l’entraineur, les joueurs, l’actionnaire. Il faut toujours trouver un bouc émissaire. Quelle est la position de Willy Sagnol ? Il n’a vraiment pas eu de chance quant à la disponibilité de son groupe. Il n’a jamais eu son effectif en entier à sa disposition. Deuxièmement, il y a des joueurs comme Ounas qui, il n’y a pas si longtemps, n’étaient pas forcément titulaires en CFA et passent directement en pro. Donc il ne faut pas le cramer. Ounas est un garçon très jeune, qui n’est pas habitué à la répétition des efforts physiques. Une fois qu’on a fait cette analyse de l’effectif, on dit que l’entraîneur change de schéma de jeu. Mais, encore une fois, Willy n’a jamais eu à sa disposition la totalité de ses joueurs pour garder toute l’année un schéma de jeu. Si j’ai un reproche à faire, c’est plus à nos joueurs qui ne sont pas dans l’équilibre tactique et au niveau de l’investissement, parce qu’ils ont des craintes de trop de changements peut-être. (…) Si je veux continuer avec Willy ? Je ne veux même pas en entendre parler de ce sujet ! Il reste neuf matches à jouer pour finir la saison, on fera le bilan à la fin. Willy Sagnol est sous contrat. Demain, s’il me dit ‘je ne veux plus être à Bordeaux’ : et bien je lui dis ‘au revoir’. Mais je n’ai pas de temps à perdre à me poser ce genre de question. Ce n’est pas le moment et ce n’est pas utile. »