Lange : « Courbis aura été efficace avec les moyens du bord »

Cette semaine, avant le Bordeaux – Rennes d’hier où sa nouvelle équipe a pris cher à Gallice (4-0), le site de 20 Minutes s’est penché sur le bilan de Rolland Courbis comme entraîneur des Girondins, dans les années 90. Jean-Didier Lange, ancien co-président du FCGB explique ainsi comment le Marseillais a su faire de bonnes choses en Gironde.

« Personnellement, je pensais que ce n’était pas forcément une bonne idée au départ. Par la suite, Rolland a fait son travail, et a conquis tout son entourage. Gernot Rhor venait de faire remonter l’équipe en D1 [Bordeaux fut relégué administrativement en 1991]. On était bien d’accord sur le fait de prendre un entraîneur étant plus expérimenté, et sur le choix de celui-ci, l’idée est effectivement venue d’Alain (Afflelou NDLR). Il a eu du mal à me convaincre que c’était une bonne idée. Pas sur le plan sportif, mais par rapport à tout ce qu’on avait vécu. Bordeaux sortait de la faillite relative au temps de Claude Bez. J’avais pu reprendre le club à la barre du tribunal, car il s’agissait d’une solidarité bordelaise pour « faire propre ». D’où le décalage avec l’idée de faire venir des gens qui, par ailleurs, avaient défrayé la chronique. Ce n’était pas du tout un avis personnel, puisque je ne connaissais absolument pas Rolland Courbis. Mais on a fait connaissance et on a très vite sympathisé, comme tout le monde sympathise avec lui. Il sait se faire apprécier.

(…) Quand il revient après notre finale de Coupe d’Europe en 1996, je sais qu’on va avoir du mal à garder les joueurs les plus sollicités [notamment Zidane, Dugarry et Lizarazu]. On était au bout d’un système, et on avait besoin de rebâtir une équipe. J’ai pensé que Rolland était mieux placé que quiconque pour ce faire en l’espace de deux mois. Et il se trouve qu’on a été européens à la fin de la saison 1996-1997. Il aura été efficace avec les moyens du bord. Malgré la finale de l’UEFA, on n’avait pas de très gros moyens. On ne dépensait que ce qu’on gagnait. C’était une association à but non lucratif, dont j’étais le président. Même si Alain Afflelou nous a donné un très gros coup de main, par sa notoriété, etc, on n’avait pas de propriétaire. Alain n’était pas actionnaire et ne mettait pas d’argent en dehors de son contrat de sponsoring. (…) Avec les moyens que nous avions à l’époque, on ne pouvait lui faire aucun reproche au niveau des résultats. Il a toujours fait mieux que notre classement au budget. On n’était pas le 4ème de France en la matière, on était plutôt le 6ème ou 7ème. »