Sagnol : « Le confort, c’est une problématique du club »

A la mi-temps de la débâcle girondine à Lille, hier en demi-finale de la Coupe de la Ligue (1-5), une interview de Willy Sagnol, réalisée quelques jours plus tôt, a été diffusée. Questionné par Jérôme Alonzo, l’ancien gardien devenu consultant pour France TV, le coach des Girondins a fait un tour d’horizon global sur son travail au FCGB :

« Les Girondins de Bordeaux, ça a toujours été un club qui a bien compté sur l’échiquier du football français. Maintenant, le club est dans une politique qui a changé, il faut faire confiance à des jeunes. Mais pour ça, il faut d’abord les former et c’est un processus qui prend du temps, qui peut parfois amener à certaines déconvenues, mais qui, à terme, je pense, permettra au club de se pérenniser sans problème. Et face à la forte concurrence étrangère, les clubs français ne pourront résister que comme ça. On a aussi quelques cadres, qui encadrent bien nos jeunes. Ils ont aussi, peut-être, senti à un moment un petit danger et ils se sont dit ‘soit je me mets dans le projet, soit ça va être difficile pour moi’.

(…) Le fameux confort bordelais, c’est une des premières choses dont on m’a parlé quand je suis arrivé à Bordeaux. On m’a dit que c’est malheureusement un endroit où, parfois, le confort s’installe parce que c’est une belle région où il fait bon vivre. C’est une problématique du club. Après, cette saison, on n‘était vraiment pas bien à un moment, et il a fallu changer des choses dans notre jeu, dans nos relations. (…) Aujourd’hui, un jeune joueur veut tout, tout de suite, le plus tôt possible. S’ils ont l’impression, pendant un mois, de ne pas progresser dans un club ou avec un entraineur, ils se disent qu’il faut partir. C’est difficile à gérer

(…) On peut m’aimer ou ne pas m’aimer, je ne cherche pas le fait d’être aimé, ce n’est pas un objectif pour moi dans la vie, à part avec mes amis et ma famille. Je n’ai pas aimé la malhonnêteté de certains dans leurs analyses à certains moments. Aujourd’hui, s’il faut que je m’expose pour protéger mon équipe je le ferai, mais je n’ai plus envie de, moi, m’exposer pour rien. C’est devenu n’importe quoi aujourd’hui, on essaye de tout interpréter, de faire des polémiques sur tout. Donc le mieux c’est parfois de ne rien dire. »