Courbis et Furlan racontent leurs départs de Montpellier et Troyes

Cela fait quelques jours (quelques heures même pour le premier cité) que les anciens bordelais Rolland Courbis et Jean-Marc Furlan (photo) ne sont plus entraîneurs de Ligue 1. Venant, respectivement, de quitter Montpellier et Troyes, les deux techniciens d’expérience racontent leurs déboires dans les colonnes de L’Equipe.
RC : « Pendant trois ou quatre jours, j’ai pesé le pour et le contre mais qu’est-ce qui m’aurait donné l’envie de rester ? J’ai vécu 24 mois compliqués. Quand vous avez 19 adversaires et parfois même 20 (référence au président Louis Nicollin qui le contestait en interne)… Mais je laisse une équipe en bonne santé. Des joueurs ont progressé, l’équipe en tant que telle a progressé. J’ai d’ailleurs reçu pas mal de SMS des joueurs et ça m’a touché. Je leur dirai dimanche quand j’irai leur dire au revoir. J’ai vécu les six mois les plus difficiles de ma vie d’entraîneur et pourtant j’avais le souhait de finir ma carrière à Montpellier.

(…) Pour Loulou, je suis le seul responsable des sept premiers matches, ce n’est pas mon analyse. Je me suis fait fracasser les trois premiers mois, mais je suis resté, j’ai remonté le club et maintenant je pars. Je suis désolé d’être le premier entraîneur à quitter Loulou. J’aurais même aimé avoir plus de discussions avec lui, parfois, pour que je lui explique comment je voyais les choses. Loulou, j’ai une énorme affection pour lui mais il a fallu que je sois patient avec ce que j’ai pris…  Dans un club, le plus important, c’est le président, Loulou ne l’a pas compris. Mon président n’est pas un ennemi, je préfère donc partir avant que nos disputes ne deviennent plus virulentes. Je ne vais pas reprocher à Loulou de trouver Der Zakarian ou Thierry Laurey de bons entraîneurs. (…) Je vais l’embrasser tendrement même s’il m’a mis des coups. »

JMF : « J’ai accepté l’indemnité de licenciement qu’on me proposait. Pour essayer de créer un choc pour le club et pour que mon intérêt personnel soit conservé. Le président voulait me conserver, mais aussi reprendre la main sur le sportif que j’avais depuis quatre ans. J’avais le sentiment qu’on me disait : d’un côté on veut que ton travail se poursuive mais, de l’autre, on élimine tes collaborateurs. Ce n’était plus possible. Mais l’envie est très forte de continuer. Je ne suis heureux qu’à l’entraînement.

(…) Tous les joueurs qui sont venus cet étén’étaient pas sur nos listes en fait. Parce que c’était l’opportunité du moment, du 20 août… Les entraîneurs ont l’habitude de dire que 85% d’une saison dépend de la période estivale. Il y a une très grande fragilité pour les petits budgets en L1. Jamais je n’imaginais vivre ça. C’est la preuve qu’il vaut mieux fermer sa gueule. »