Djellit : « Laissons Ounas grandir ! »

Dans un article pour le site de France Football, le journaliste Nabil Djellit, spécialiste notamment du football africain et surtout magrébin, a tenu à défendre Adam Ounas pour appeler à ce que médias et supporters laissent tranquille le jeune espoir offensif bordelais. A la fois pour ne pas en faire trop vite une « star » et, plus grave, pour ne pas instrumentaliser le cas de ce Franco-Algérien, qui sera probablement amené à choisir sa nationalité sportive dans les prochaines années.

« Dès qu’un binational émerge, c’est devenu la même chanson, ou le même dilemme. La saison dernière, on avait eu droit au feuilleton Nabil Fékir, qui avait mis en exergue la difficulté de choisir sa nationalité sportive pour un joueur confronté à ce choix. Buteur face à Monaco (3-0), ce mercredi en Coupe de la Ligue, Adam Ounas est une belle découverte de la L1, et détonne avec la médiocrité parfois aperçue au sein du collectif bordelais.

S’il évolue sous les couleurs tricolores avec les U20 depuis novembre dernier (un but et une passe décisive), la Fédération algérienne de football est dans son rôle, et le suit, comme d’autres (Boulaya, Machach). Dans les faits, le joueur est clairement ouvert à l’Algérie, tout comme il reste intéressé par les catégories jeunes de l’EDF pour lui permettre de poursuivre sa progression. Mais avant tout cela, le milieu offensif de 19 ans a conscience qu’il faut qu’il s’installe au haut niveau, et qu’il confirme les belles promesses entraperçues ces dernières semaines.

En revanche, il est déjà trop tard pour faire face à la pression sur son potentiel avenir en sélection. Sur les réseaux sociaux, on exhume des vieux tweets qui se transforment en procès d’intention. Le supposé tort d’Adam Ounas est d’avoir envoyé un tweet pour encourager les Fennecs lors du dernier Mondial. Résultat des courses, il subit des réactions nauséabondes. Cela devient tout et n’importe quoi. Parfois, on a l’impression de se retrouver dans une situation de conflit armé où le joueur doit choisir son camp. Sinon, on le considère comme un traître à la nation, à la patrie etc… En somme, un climat complètement décalé de la réalité d’un néo-professionnel. S’il continue sur la même dynamique, comme d’autres avant lui (Brahimi, Ghoulam, Meriem ou Fékir), Ounas sera perpétuellement confronté à cette question. Mais pour l’instant, laissons-le grandir !«