Les doutes de « Guéguette » sur la pelouse hybride du nouveau stade

A l’instar du préparateur physique des Girondins, Eric Bedouet, qui émettait il y a peu des réserves sur la pelouse du nouveau stade de Bordeaux, là où les blessés commencent à se faire nombreux, Gaëtan Huard en a rajouté une couche sur GOLD. Homme de terrain pour BeINSports, « Guéguette » a ainsi déjà pu tâter ce gazon et, surtout, voir et entendre les problèmes rencontrés par les joueurs qui l’avaient pratiqué. Le premier bilan qu’il dresse est inquiétant…

« Je le dis et je le répète, comme je le fais à BeIN quand je dis aux réalisateurs de faire des plans et des montages sur ce point : à chaque match, que ce soit pour les adversaires ou même pour nous (Bordeaux), alors qu’il y a tout l’échauffement pour juger et choisir ses crampons, cette pelouse glisse sans arrêt. Greg Sertic s’est blessé sur cette pelouse, Carrasso aussi, et ça je l’ai bien vu parce que j’étais à côté de lui et que j’ai revu ensuite les images en plateau pour BeIN.

En fait, cette pelouse « bloque », elle ne se dérobe pas. Ok, c’est de l’herbe, mais il y a une bâche plastique dessous, épaisse et solide. On l’arrose énormément avant le match pour donner de la vitesse au ballon, parce que c’est un billard, c’est vrai, pas d’excuses sur le plan technique. Cependant, je vois beaucoup de joueurs glisser. On est pris entre le fait que la pelouse soit dure, et donc on veut mettre des crampons moulés, mais comme elle est arrosée ça devient glissant parce que les moulés n’accrochent pas. Alors, on met des crampons vissés, plus petits, mais dans ce cas on rentre dans la couche basse de la pelouse, en plastique, la pellicule hybride, et on glisse également… Dans tous les cas, ça ne cramponne pas, on ne tient pas. Je reste donc très interrogatif sur l’usage de cette pelouse dans le football. Pas sur sa solidité, et on l’a bien vu avec le rugby. Mais pour le football, c’est plus compliqué… Pour l’instant, beaucoup de joueurs se font mal sur cette pelouse, bloquent, changent de chaussures.

(…) A part ceux de longue durée comme Sertic, il y a des blessés qui me posent questions… Plasil, Jussiê, le groupe a besoin d’eux, ils doivent arriver vite pour donner un coup de main dans ces mois de septembre et octobre qui sont décisifs dans le cœur du championnat et dictent en partie la finalité de la saison. On pourra vite savoir, tant en championnat qu’en poule de Coupe d’Europe, ce qu’on peut viser. Mais cette période de l’année, avec le changement climatique qui va intervenir, est toujours délicate à gérer. Les terrains deviennent lourds et gras, la fatigue s’accumule après la répétition des matches, c’est là qu’on voit les baisses physiques. Quand on avait été jusqu’en finale de la Coupe UEFA en commençant par l’Intertoto, je me souviens qu’on avait eu un coup dur dans ces mois là en championnat. Pour le Bordeaux actuel, il aurait déjà fallu prendre un peu plus de points pour prévenir tout ça… Mais il y a déjà du retard qui a été pris. »