B. Lizarazu : « King Street ne dit rien, n’en a rien à faire ; alors barrez-vous ! »

Comme il l’avait déjà fait, en mai pour Top Girondins, puis en juin pour Gold FM, mais aussi plus récemment encore sur la chaîne Youtube de Téléfoot, Bixente Lizarazu a ressorti l’artillerie lourde contre la haute direction des Girondins de Bordeaux et pour dénoncer l’état actuel de son club formateur, où il a joué en pro de la fin des années 80 au milieu des années 90, débutant sa très grande carrière, surtout marquée par le Bayern Munich, l’Équipe de France et de nombreux titres.

S’inquiétant énormément pour le FCGB, au niveau sportif, économique et ‘identitaire’, le Basque (re)prend le parti des supporters pour demander que ça change tout en haut du club au scapulaire. Soulignons surtout que Bixente en veut plus à l’actionnaire KS qu’au PDG FL.

Les propos de Liza, retranscrits par nos soins, sont issus du Live Twitch d’AS Foot !

« Pour revenir sur les Girondins et sur le nouveau logo, vu que c’est la dernière actu… Je ne veux pas en permanence être négatif avec le président Longuépée, parce que… c’est un enchaînement. Mais je ne peux pas, non plus, rien dire sur le logo, car en effet on perd la couleur des Girondins de Bordeaux, qui est le Bleu Marine, pour passer sur un bleu plus brillant, avec un scapulaire qui ressemble moins à un scapulaire, avec un ‘Girondins’ qui est beaucoup moins présent… Alors, après, le président Longuépée nous explique que c’est quand même le FC Girondins de Bordeaux, et de toute façon personne ne nous empêchera de dire que c’est le FC Girondins de Bordeaux, mais on va dire que, dans le contexte actuel où il y a déjà pas mal de problèmes, je ne suis pas sûr que venir ajouter celui-là était une obligation. Je pense qu’il y avait des choses plus importantes que ça, des fondations à mettre en place avant de s’attaquer à quelque chose comme ce logo, qui est important pour tous car il s’agit des couleurs et d’un signe de reconnaissance très important pour les supporters. Donc ce sera difficile de le défendre

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Mais je ne vais pas encore enfoncer le président, parce que, aujourd’hui, en fait, Frédéric Longuépée est la personne qui incarne le projet King Street, mais c’est un employé de King Street, un président-délégué. Et moi, j’aimerais bien voir au-dessus, voir le visage du propriétaire, de King Street. (…) On ne les a jamais vus, et c’est un vrai problème. Après, je vais vous dire, sans aller trop loin dans la critique, car je n’aime pas cet acharnement, que le président Longuépée fait beaucoup d’erreurs – de mon point de vue et de celui des supporters -. Mais je n’aime pas l’acharnement, comme quand, à l’école, des gars vont toujours sur la même personne. Et je n’aime pas ça. Je pense qu’il faut faire attention, aussi, à ça, ne pas trop être dans l’excès, mais en même temps ce qui se passe avec les Girondins est plus qu’inquiétant, à la fois sur le plan économique, sur le plan sportif, sur ce qu’on fait de l’histoire du club, sur la mauvaise relation entre les supporters et le club, sur la façon de mener la politique de recrutement. Tout est inquiétant, donc je peux comprendre la colère et l’énervement des supporters. Malheureusement pour Frédéric Longuépée, c’est focalisé sur lui, mais moi j’aimerais bien voir la tronche du propriétaire. Je trouve même ça lamentable, franchement, que le propriétaire ne prenne même pas le temps de venir rassurer, expliquer. Je trouve même ça très, très lamentable…

(…) Après, dans le contexte actuel, même si le président Longuépée nous faisait venir Lionel Messi, je pense que les supporters ne seraient pas contents (rire). Il y a un tel ras-le-bol que quoi qu’il fasse… C’est pour ça que moi j’essaye d’être le plus objectif possible, car là, quoi qu’il fasse, le principe c’est : ‘Non’. Alors j’essaye d’être un peu mesuré sur les choses. Mais, encore une fois, ce qui me choque énormément c’est que lui soit un peu seul au monde et que les propriétaires de King Street le laissent se débrouiller tout seul, san réagir du tout. C’est à eux de rassurer, de faire passer un message, et s’ils ne le font pas c’est qu’ils ont beaucoup de mépris. Et ça, le mépris, c’est la pire des choses je trouve. C’est donc en ce sens-là, sans faire le faux-cul sur Longuépée, que je parle de King Street. Ce sont eux qui sont venus acheter les Girondins de Bordeaux. Et là, ils ne disent rien, ils ne s’en occupent pas et n’en ont rien à foutre. Mais alors barrez-vous King Street ! Si les Girondins de Bordeaux ne vous intéressent pas au point de ne pas venir vous présenter devant le public, les supporters, les observateurs. Voilà ! (…) SI Longuépée est le fusible ? Oui.

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(…) Longuépée est le fusible, en effet, c’est celui sur qui on tape, c’est la cible, avec son adjoint Antony Thiodet, et c’est très gênant de voir que King Street, en fait, ils ne bougent pas une oreille et le laissent se démerder. Et moi, je trouve ça lâche. Tu ne peux pas laisser les choses comme ça. Et tu pourrais dire à Longuépée, qui est président délégué, qu’il doit évoluer, ou prendre des décisions différents, ou avoir un comportement différent. Mais non, King Street laissent faire, alors que ce sont eux les patrons, les propriétaires. Je suis donc vachement plus en colère après King Street, ce fantôme qui n’existe pas, plutôt que d’être focus sur le président Longuépée, comme je vois tout le monde l’être. Franchement, j’ai presque… Je n’ose presque plus parler de lui, tellement il est tout seul en fait.

(…) En tant qu’ancien joueur, je vous dis aussi que c’est impossible qu’une équipe cartonne sportivement dans des conditions aussi difficiles, car pour avoir de la performance il faut de la sérénité, et c’est valable partout. Il faut un vrai projet sportif, que l’entraîneur l’incarne, que les joueurs se disent qu’ils sont dans le bon club pour leur évolution, leur progression. L’ambiance doit aussi être saine, avec de la stabilité dans l’entourage du club, pour que les mecs évoluent à leur meilleur niveau. Quand tu n’as pas ça, dans n’importe quel club, et même si ça peut bien tenir quelques mois, tu sais que ça va merder tôt ou tard. En novembre – décembre dernier, Bordeaux était 4-5ème du championnat, et là on a fini 12ème, donc ça a été une chute… Et je trouve ça, encore une fois, absurde. Car, si l’actionnaire King Street n’intervient pas, pourquoi il investit alors ? Même si Bordeaux ne représente que 0.5% de leurs actifs, et donc pas grand-chose, je ne connais personne qui investit quelque part pour s’en foutre complètement, sans avoir d’objectifs précis. C’est ça que je n’arrive pas à comprendre et c’est pour ça que je voudrais voir le propriétaire de King Street s’exprimer sur pourquoi il a investi dans ce club et dire s’il s’est trompé.

Après, il faut rappeler qu’au départ King Street n’avait pas vocation à gérer ce club, comme Longuépée n’avait pas vocation à être le président global mais plus à s’occuper du commercial ; même s’il s’est fâché avec tout le monde du commercial. Mais là, il s’est retrouvé à faire le boulot de GACP, et la première erreur de casting c’est d’avoir pris cette société-là, avec DaGrosa, qui a fait visiblement n’importe quoi puisqu’ils se sont faits virer très vite. Et là aussi, c’est pareil : silence. Mais pourquoi GACP s’est fait virer très vite ? Peut-être que King Street a la trouille de dire qu’ils se sont faits… endormir quoi. S’ils les ont viré très vite, c’est car dans la gestion les soucis devaient être gravissimes, mais ils ne le disent pas pas… Donc en fait, King Street, même s’ils ne veulent pas avoir une image négative et donc parler de GACP, c’est curieux qu’ils ne disent rien. Mais j’aimerais bien avoir le détail, même si on sait qu’il y a eu des trucs… voilà. De toute façon, s’ils se sont faits virer si vite, GACP, c’est que ce n’est pas un hasard.

Mais King Street, qui ne connait absolument rien au football, s’est retrouvé à devoir être gestionnaire. Tout ça rend la tâche compliquée. Mais dans ce cas, ils n’ont qu’à vendre pas cher pour passer autre chose. Mais… à qui ? Car vendre, c’est bien, là tu sais que tu as cet actionnaire, mais ça pourrait être pire encore (rire). King Street, au moins, ils ont les moyens visiblement… Mais franchement, je ne sais pas du tout ce qu’ils vont faire maintenant. »