Lamine Sané et Jaroslav Plasil : deux retours qui vont faire du bien

0. Le nombre de minutes jouées cette saison par le défenseur Lamine Sané et le milieu Jaroslav Plasil. Cadres dans le vestiaire, mais aussi – et surtout – sur le terrain depuis de longues années, notamment la saison dernière avec Willy Sagnol, les internationaux sénégalais et tchèque des Girondins devraient vite ouvrir leur compteur « temps de jeu ». Probablement dès ce mercredi à Nice pour Jaro (au moins via une entrée en jeu), peut-être contre Lyon, ou plus vraisemblablement en octobre, pour Lamine.

 

Victimes, respectivement, d’une tendinite au genou et d’un problème de cartilage au… genou ayant nécessité une opération, les N°18 et 6 du FCGB ont chacun repris l’entraînement collectif ces derniers jours après une période de soins et de réathlétisation. Malgré l’impatience qu’on devine depuis le début de saison chez Willy Sagnol et son staff technique de pouvoir à nouveau compter sur ces deux éléments d’expérience (500 matches de L1 et 60 de Coupe d’Europe à eux deux)  au sein d’une équipe assez jeune par ailleurs, le staff médical et les préparateurs physiques Eric Bedouet et Sandy Guichard ont sans doute œuvré au mieux pour la santé des joueurs en prenant le temps de les faire revenir au top dans le collectif bordelais. Et ce même s’il faudra probablement un petit temps de réadaptation pour qu’ils retrouvent leur meilleur niveau, surtout pour Sané, qui a dû « passer sur le billard ».

Concurrence et rotation

Après une dizaine de matches et deux mois de compétition, on ne peut pas dire – même si la défense, et en premier lieu Cédric Yambéré, a grandement inquiété avant l’arrivée de Pablo suite à la grave blessure de Grégory Sertic – que les absences du capitaine bordelais et d’un des relais majeurs de Willy Sagnol se soient faites remarquer de façon criante. Néanmoins, leurs retours vont, sauf anomalies, faire du bien à l’équipe. Beaucoup de bien même, s’ils reviennent en grâce. D’abord en (r)amenant plus de concurrence dans deux secteurs clés de l’entre jeu, puis en facilitant une rotation d’effectif qui devenait un peu grinçante depuis 2-3 matches en raisons des blessures (eux deux + Touré, Diabaté, Jussiê, sans parler de Sertic) et des prestations irrégulières voire insuffisantes de certains joueurs : remplaçants (Yambéré, Traoré, Kiese Thelin) comme titulaires (Chantôme, Poko, Maurice-Belay, Rolan).

Des questions vont donc se poser, si tant est qu’elles ne se posent pas déjà, sur qui faire jouer et avec qui. En défense, le duo Pallois – Pablo deviendra donc un trio avec le comeback de Sané. Et à moins que Willy Sagnol les fasse jouer ensemble dans un système à trois défenseurs, un des deux « Pa » irait sur le banc. Probablement Pablo, dernier arrivé. A moins que le technicien girondin, ne tarissant pas d’éloges sur son nouveau N°4 brésilien, ne laisse sur le banc Sané, qu’il a pourtant fait capitaine l’année dernière. Vu ses performances depuis plus d’un an, Nicolas Pallois semble, lui, être le plus à l’abri d’une sortie de l’équipe pour des raisons sportives.

Plasil : chaînon manquant entre Chantôme et Saivet ?

Capitaine, justement en l’absence de Sané (et de Sertic), Henri Saivet, reconverti milieu relayeur avec grand succès depuis la toute fin de la saison précédente, va-t-il garder le bout de tissu jaune autour du bras ? Si son coéquipier en sélection du Sénégal réintègre le 11 type, probablement pas. Mais si la charnière Pallois – Pablo venait à durer, le N°10 du FCGB, encadré donc par Plasil et/ou Chantôme, voire Poko, apparaitrait comme légitime, vu sa forme actuelle (bien que récente), pour garder ce statut. Un statut qu’il assumerait peut-être encore plus facilement avec deux cadres à ses côtés (Chantôme et Plasil). Cadres dont on a vu lors des 3-4 mois de la fin de saison 2014/15 qu’il pouvaient assurer la tenue du ballon et la maitrise tactique au milieu. Avec un peu d’optimisme, le retour de Plasil en tant que chaînon manquant pourrait donc à la fois soulager un Chantôme qui a bien du mal à s’en sortir tout seul et sublimer ainsi ce Saivet new look qui n’a finalement jamais été si bon offensivement et peser sur le jeu que depuis qu’il a reculé d’un cran sur le terrain.

Aussi, par rapport à la stabilité tactique de l’équipe, plus ou moins trouvée à la fin de l’exercice précédent, le retour de l’ancien monégasque et son association supposée avec Chantôme et Saivet dans un milieu en losange ou Wahbi Khazri serait, toujours, la pointe haute, auraient au moins le mérite de bien clarifier les choses. Car entre retours passagers aux systèmes à 3 défenseurs centraux et évolution vers un 4-4-2 à plat avec Poko milieu droit, l’absence de Plasil a semé le trouble. Parfois pour le « meilleur », notamment avec certaines prestations très intéressantes tactiquement du Gabonais dans un rôle hybride, mais aussi pour le « pire », sur d’autres sorties où les Girondins ont réagi plutôt qu’agi, sans fil conducteur réel.

Dans cette optique de regagner en cohérence, les retours plus ou moins imminents de Lamine Sané et – surtout – de Jaroslav Plasil (par rapport aux adaptations plus nombreuses qu’il permet au milieu comparées à celle de Sané en défense) devraient permettre à Bordeaux, sans renier certaines trouvailles du début de saison (Saivet et Poko, dans un plan B qui sera bien utile vu la répétition des matches jusqu’en décembre, au moins), de voir les prochaines échéances avec plus de sérénité. Surtout s’ils s’accompagnent de celui de Cheick Diabaté et que Jussiê, déjà buteur contre Liverpool, revient aussi dans la danse. Avec un effectif plus ou moins complet, même si certaines blessures des uns et des autres (Sertic, Touré, Maurice-Belay) restent les aléas d’une saison, le FCGB pourra donc enfin montrer qu’il a tout de même quelques arguments à faire valoir pour (bien) jouer au foot.