La très belle histoire des FCGB Girls

La section féminine des Girondins est, sans conteste, le rayon de soleil de la saison du club au scapulaire. Conséquence d’un partenariat très avancé entre les Girondins et l’ES Blanquefort, la section féminine du club marine et blanc voit le jour à l’été 2015, avec une présentation en grandes pompes au Matmut Atlantique lors de la réception du Kairat Almaty en tour préliminaire de Ligue Europa. 
 
« Tout a bien fonctionné entre nos deux clubs, tout le monde y a mis du sien. C’est pour nous une aventure tellement plaisante, agréable et pleine de charme, et on espère les accompagner car sportivement elles le méritent » expliquait le président Jean-Louis Triaud lors de la présentation de l’équipe féminine, pour laquelle il n’a, longtemps, pas été chaud. 
 
En grande partie porté par Ulrich Ramé, alors Directeur de la Performance, le projet est ambitieux : monter en première division dès la première saison. L’équipe, mêlant jeunesse et expérience de la première division, prend très rapidement ses marques dans ses nouveaux habits avec une seule défaite en 11 journées de Championnat et un match nul. Impressionnant bilan pour une équipe qui évoluait déjà ensemble depuis quelques saisons en Division 2, mais sous les couleurs vertes de l’ES Blanquefort à l’époque.

 
Cette belle saison, les filles la doivent en premier lieu à elles-mêmes. Pour rappel, ce ne sont pas des joueuses professionnelles au même titre que leurs homologues masculins. Alors c’est parfois très tard le soir, en semaine, qu’elles se retrouvent toutes à l’entraînement pour peaufiner leur jeu, mais leur secret n’est pas là. Il réside dans la force d’un collectif, une histoire d’amitié entre filles dont les liens se sont créés depuis quelques temps, plus un travail de fond effectué par les éducateurs et entraîneurs.
 
L’équipe s’appuie sur des éléments individuels clés, articulés autour de la capitaine de cette équipe, Sarah Cambot. L’attaquante bordelaise a déjà inscrit 22 buts cette saison en championnat, son plus gros total depuis ses débuts. 
 
Autre pièce maîtresse du onze titulaire girondin, Eva Sumo, infatigable milieu offensive qui impressionne de par son aisance technique et sa vision du jeu. Elle a déjà connu des clubs de première division avec Yzeure et Soyaux (de 2011 à 2014) et fait figure de joueuse expérimentée malgré son âge (22 ans). On peut également citer, à l’arrière-garde et au milieu, Sabrina Barbe, Margaux Aimé, Lucile Ossul, Emmanuelle Lacroix, André Lardez, Chloé Billaud, ou bien Emmanuelle Saboulard, Margaux Montégut et Camille Elicèche, qui apportent une solidité défensive certaine à l’ensemble (13 buts encaissés en 20 matchs) et facilitant le boulot pour Alizée Nadal et Léa Saintout Cluzet, qui se sont relayées dans les buts.
 
L’entraîneur, Théodore Genoux, a également connu le haut niveau au sein du club de Juvisy, en D1. Entraîneur des U19 Féminines du club de la banlieue parisienne, il a ensuite pu rejoindre Blanquefort qui deviendra donc les Girondins quelques mois plus tard. Malheureusement, n’ayant pas encore officiellement les diplômes nécessaires, il cédera sa place d’entraîneur principal à Anthony Vigneron, plutôt préparateur physique à la base, et deviendra adjoint du nouveau coach en pleine saison. Coup dur pour Genoux et son groupe, habitué à la patte du désormais nouvel adjoint ? Pas vraiment, car dans les faits, c’est bien lui qui mène encore les choses sur le banc et à l’entraînement.
 
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Surtout que les résultats ont continué de suivre et que le FCGB s’est même offert le scalp de deux équipes de D1 en Coupe de France (La Roche Sur Yon et Soyaux), réussissant, au passage, à hisser le club au stade des huitièmes de finale de la compétition. C’est un autre club de D1, Saint Maur, qui stoppera l’aventure girondine, mais les Bordelaises, coriaces, ne rendront les armes qu’aux tirs aux buts. Après la rencontre, Genoux qualifiera ses joueuses de « guerrières ». Et il ne se trompe pas.
 
L’un des moments forts de la saison bordelaise est, sans aucun doute, la première de l’équipe féminine au Matmut Atlantique, face à Condé Sur Noireau. Les Girondines s’imposent largement sur le score de 8-0, devant 8.000 spectateurs restés après la rencontre de Ligue 1 Bordeaux/Bastia. Le stade dans lequel elles évoluent normalement pour leurs matchs à domicile (Stade J-P Delhomme à Blanquefort) ne pouvant contenir plus de 600 personnes, le changement a donc été radical. Mais cela n’a pas fait peur aux joueuses, et notamment à la jeune attaquante Léa Mannon, auteure d’un triplé et qui amène, tout comme Juliette Loumagne ou Miliça Stétic, de la concurrence et du sang frais devant quand il le faut.
 
A l’heure où j’écris ces lignes, les Girondines viennent de remporter le derby face à Mérignac-Arlac, sur le joli score de 7 buts à 2. Aujourd’hui, les Bordelaises occupent la première place du classement à la faveur de la différence de but par rapport à Yzeure, comptant autant de points qu’elles. 
 
Seule la première place de la poule enverra nos filles dans l’élite et il va falloir se battre encore durant deux journées (contre Quimper et, surtout, à Saint-Malo) pour décrocher une place en D1. Deux matchs ô combien importants pour accéder à l’élite du football féminin et pouvoir poursuivre le développement de cette équipe qui vaut vraiment la peine et mérite d’être encouragée.
 
Crédits photos : FCGB / D. LE LANN