Déjà des (gros) doutes…

4 victoires, 4 nuls, 3 défaites, 16 points en 11 journées : des résultats moyens, voire mauvais si on considère que la tendance va clairement decrescendo (12 points en 6 journées, puis 4 en 5) et que ni l’attaque (seulement 13 buts marqués) ni la défense (12 buts pris) n’apparaissent comme des points forts évidents sur lesquels s’appuyer.

Pourtant, dans la foulée d’un été que tout le monde, ou presque, s’accordait ; et s’accorde encore ; à qualifier de réussi, et ce pour la première fois depuis bien longtemps, les espoirs de reconquête pouvaient être perçus comme légitimes. En effet, le mercato du FCGB a été des plus complets et cohérents… sur le papier. D’abord, pour le dossier de l’entraîneur, le choix de Jocelyn Gourvennec, à défaut d’être ronflant, envoyait un premier signal positif. Jeune (44 ans), mais déjà expérimenté et doté d’un palmarès flatteur avec Guingamp (6 saisons en pro, dont 3 en Ligue 1, deux montées depuis le National, une Coupe de France gagnée, un 1/16ème de finale d’Europa League), le coach breton arrivait avec un discours rafraichissant, tant sur le management qu’au niveau du jeu, se revendiquant notamment de Denoueix et Suaudeau, et la façon de s’insérer dans un projet à moyen terme avec un club dans lequel sa venue était une progression de carrière logique.

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Un projet de rebâtir une équipe compétitive et séduisante qui s’est dessiné peu à peu lors d’un marché des transferts où les Marine et Blanc, sous l’impulsion notamment d’Ulrich Ramé, nouveau « Directeur Technique », ont su :

Faire partir les joueurs devenus « indésirables » et/ou dont le style de jeu ne collait pas vraiment avec l’idée de bien jouer au football : Poko, Yambéré, Sané, Chantôme, Jussiê et Diabaté (ces trois derniers étaient en fin de contrat). 

Recruter des joueurs d’expérience (pour la plupart) et de valeur, à des postes ciblés comme ceux à renforcer depuis longtemps, le tout sans se ruiner : Toulalan, Ménez, Kamano, Sabaly, Lewczuk.

Prolonger les jeunes prometteurs sur qui le club pense s’appuyer à l’avenir : Laborde, Ounas, Vada, Prior, Guilbert et Crivelli (ces deux derniers ont ensuite été prêtés ailleurs en Ligue 1).

Tout cela ; même si rien n’est jamais parfait et que l’on n’aurait pas été contre des départs/prêts supplémentaires (Bernardoni, Contento, Traoré, Pellenard, Kaabouni, Kiese Thelin ?) qui auraient permis d’autres arrivées ; incitait quand même à l’optimisme. D’autant que la préparation d’avant-saison s’était plutôt bien passée et que les premiers résultats, excepté le lourd revers à Toulouse (1/4, 2ème journée) avec deux buts encaissés d’entrée de jeu sur des coups de pieds arrêtés, nous confirmaient en grande partie l’enthousiasme ambiant.

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Mais voilà, depuis la défaite à domicile (0/1, 5ème journée) contre une équipe d’Angers toujours si atypique et faite pour défendre, rien ne va plus ! Cette défaite, paradoxalement coincée entre les deux succès de référence de la saison jusqu’à présent, à Lyon (3/1, 4ème journée) et à Metz (6ème journée), a ainsi marqué le début des doutes tactiques, des pépins physiques, des méformes, des choix de coaching parfois durs à saisir et, surtout, le retour du syndrome habituel : celui voulant que Bordeaux soit incapable de gagner contre les « petits », surtout à domicile. Une maladie typiquement girondine, dont Caen (0/0, 7ème journée) et Nancy (1/1, 10ème journée) ont aussi su profiter, alors que ce sont justement ces matches-là qu’une équipe visant le top 5 et l’Europe doit savoir gagner, qui plus est dans son stade (et même sans convaincre, sur une pelouse pourrie) !

Le pire dans tout ça, au moment où les discours se ramollissent déjà, où le jeu se détériore aussi vite qu’il s’était amélioré et où les velléités offensives sont de moins en moins visibles, en premier lieu dans les choix de Gourvennec, c’est que nous n’avons même pas eu le temps d’y croire vraiment. Évidemment, nous n’en sommes encore qu’à la 11ème journée, et la 4ème place n’est qu’à 4 points. Mais à force de déceptions lors des dernières années, on demeure de plus en plus sceptique face à ces éternels calculs et ces raisonnements à base de « si », qui ne se matérialisent jamais. Sinon pour les autres. C’est à se demander comment ils font…

Et pourtant, encore une fois, tout (ou presque) semblait, pour une fois, avoir été mis en œuvre durant l’été, de manière intelligente, pour que la reconstruction se mette en marche positivement. Alors qui sait ? C’est à la fin du bal qu’on paye les musiciens comme dit le proverbe… Mais, vu l’irrégularité de la partition jusqu’à présent, on attendra un enchaînement durable de bonnes notes avant de se laisser entraîner par la mélodie, qui ne ressemble à rien de bien mémorable à l’heure actuelle, sinon à l’agaçant bruit des critiques, auquel on participe nous aussi quand ça ne va pas, et qui nous semble désormais bien trop habituel. Malheureusement.