« Une impression de monumentalité et d’élégance »

Jacques Herzog et Pierre de Meuron, les deux architectes suisses créateurs du Nouveau Stade de Bordeaux il y a maintenant de longues années lors de l’appel d’offre de la ville pour ce projet, sont aussi les « papas » du Parc Saint-Jacques de Bâle, de l’Allianz Arena de Munich et du « Nid d’oiseau » de Pékin. A travers leur cabinet d’architecture « Herzog & de Meuron », ils répondent à une interview du site Le Moniteur pour présenter leur nouveau bébé, désormais terminé et qui n’attend plus que d’être utilisé.

« Chacun de ces quatre stades est différent en termes de design et d’échelle. Ils ont été conçus pour des clubs avec des identités très différentes et pour des lieux bien spécifiques. Comme les villes, les architectures sont bien spécifiques. Il faut trouver des solutions propres à chaque lieu.

Nous sommes très intéressés par le sport, en particulier par le football où l’interaction entre les spectateurs et les joueurs est assez fascinante. La conception architecturale du bol peut donc jouer un rôle important à cet égard. Une configuration compacte et intelligente des gradins peut donc considérablement améliorer l’atmosphère dans un stade.

(…) Le nouveau stade de Bordeaux semble léger et ouvert ; il est élégant, si tant est que l’on puisse ainsi qualifier une construction aussi imposante. Épurée et lisible, sa géométrie donne une impression de monumentalité et d’élégance. On pourrait être tenté de le comparer à un temple classique posé en hauteur sur son socle, mais ici la coursive brouille la frontière entre intérieur et extérieur. D’innombrables colonnes s’élevant sur les marches accompagnent l’entrée et la sortie des visiteurs, la fusion des marches et des colonnes constitue un geste d’ouverture et d’accessibilité.

Le mot « élégance » – devenu un terme déprécié pour décrire l’architecture – s’impose lorsqu’on aborde le patrimoine urbain et architectural de Bordeaux. Nous ne nous sommes pas directement inspirés des quartiers historiques de la ville, avec leurs édifices et leurs monuments en pierre calcaire bordelaise d’une beauté à couper le souffle. Ce que nous percevons comme « l’élégance » de cette ville émane en grande partie d’une unité d’échelle et de matériaux et d’une précision formelle d’une grande pureté. Il n’était pas question de copier cela, mais nous pouvions en tirer de précieux enseignements. »