Triaud : « Ce qu’il faut, c’est une pression positive, et elle existe »

Dimanche soir, à l’issue de Bordeaux/Bastia (1/1, 31ème journée de Ligue 1), le président bordelais Jean-Louis Triaud était sur RTL, dans l’émission « Le Club liza », animée par l’ancien joueur formé aux Girondins, Bixente Lizarazu. Un entretien où le tutoiement était de mise et où JLT a, d’abord, analysé l’aspect sportif à court terme :

« Il y a juste de la déception après le match nul contre Bastia, oui, parce qu’on est encore un peu convalescent. Mais c’est déjà en progrès, car on n’en a pas pris quatre cette fois-ci… C’est dommage d’avoir fait un match sérieux, un peu tendu quand même, d’avoir ouvert le score à dix minutes à peine de la fin du match et de se faire rejoindre immédiatement. On a senti une équipe convalescente, et aussi sur la retenue, surtout en première période.

(…) Devoir se séparer de quelqu’un comme Willy Sagnol, pour qui j’ai de l’estime et avec qui j’avais un excellent contact, ça a été un moment difficile. Mais il fallait changer quelque chose, ça ne pouvait plus durer de perdre autant et aussi largement. Et, surtout, il fallait faire ça vite, car il y avait cette trêve internationale de fin mars qui arrive mal pour pouvoir changer les choses, vu que l’effectif n’est pas totalement à disposition. Là, il y a dix joueurs qui partent, alors il fallait changer avant. Plus ça va, plus ces trêves internationales, quatre dans l’année je crois, te piquent tes joueurs, c’est toi qui les payes, et ils vont se blesser en sélection…

(…) Les joueurs, ils essaient, on ne peut pas dire le contraire. Mais il y a de la retenue… Parfois, on ne tente pas le geste fait à l’entrainement, très facilement pourtant, on n’arrive pas à répéter ces choses le jour du match. Quand il faut parfois sortir avec le ballon, on n’ose pas parce qu’on a peur de le perdre. Il faut retrouver une confiance, que l’entraineur ait un discours très intelligible pour tout le monde, que chacun sache que ce qu’il a à faire, et puis qu’on se lâche. On parle du confort à la bordelaise, mais c’est une connerie… Tu étais dans le confort toi, Bixente ? Non. Et tu as raison, car c’est quelque chose de positif, déjà, de travailler dans le calme, la sérénité et la discrétion. Donc ce confort, c’est un argument qui ne me convient pas du tout. Malheureusement, on partage le même nombre de points avec nos amis marseillais, dans des contextes complètement différents, puisqu’à Bordeaux il n’y a pas de pression et qu’à Marseille il y en a une plus grosse. Et le résultat est pourtant le même… Ce qu’il faut, c’est une pression positive, et elle existe. Nos supporters sont impatients mais ils continuent d’encourager. Aussi, on dirait que nos joueurs sont jugés comme étant complètement irresponsables, sans envie, sans ambition, mais je ne crois pas qu’ils soient contents de perdre et d’en prendre quatre. Ce n’est pas bon pour leur carte de visite. Ils ont envie, pour certains, d’aller jouer dans des grands clubs après, et ce n’est pas en prenant quatre buts à chaque match qu’ils vont séduire des recruteurs. »