Sertic : « C’est là qu’on peut compter ses amis »

Questionné par France 3 Aquitaine, le polyvalent bordelais, Grégory Sertic, est encore revenu sur sa galère de la saison 2015/16, où il a subi une grave blessure au genou dès le début de l’exercice, passant un an sans jouer. Mais aujourd’hui, le N°27 du FCGB est en forme et à regagné une place dans l’équipe, ce dont il n’est pas peu fier.

« Ça me fait un bien fou de rejouer, c’est un soulagement, aussi, d’avoir réussi à passer cette année très difficile pour moi. C’était vraiment compliqué, à cause de ma blessure. J’ai eu des hauts, des bas, il y a un moment où je me sentais bien et où  je pensais reprendre, mais mon genou ne tenait pas. C’était une blessure très compliquée à gérer, mentalement surtout, parce que physiquement je me donnais les moyens pour revenir au top. Mais quand tu as toujours des petites douleurs, mentalement, tu replonges. Inconsciemment, tu le fais. Ça m’a fait du mal, mais ça va me servir pour la suite de ma carrière, à être encore plus fort. C’est là où j’ai vraiment vu le métier de footballeur où on ne peut compter presque que sur soi-même, à part les médecins, sa famille, ses amis. Mais après on est un peu oublié de tous et il faut être fort mentalement. C’est là qu’on peut compter ses amis. Après, c’est aussi un peu normal, les joueurs t’écrivent durant les deux premiers mois, mais ensuite… Vu que tu es dans l’ombre, on t’oublie un peu, mais c’est normal, et peut-être que j’aurais fait la même chose. Enfin, pas aujourd’hui parce que je l’ai vécu, et c’est vrai que j’aurais aimé avoir un peu plus de soutien. Mais je n’en veux vraiment à personne, loin de là, parce que c’était fait inconsciemment qu’on ne prend plus de nouvelles, comme je l’ai dit, car je n’étais plus là. Comme je n’étais pas souvent à Bordeaux, mais plus à l’INSEP, à Capbreton ; où j’ai justement préféré sortir du contexte des Girondins pour ne pas les voir tous les jours à l’entrainement et donc que ça me plante encore plus moralement… Je comprends. Et je ne vais pas dire qu’on compte vraiment ses amis dans ces cas là, mais on est un peu oublié malgré tout, et parfois c’est difficile à vivre.

(…) Je ne sais pas si j’ai vraiment eu peur de ne pas revenir, mais il y a avait toujours une crainte vis-à-vis de mon genou. Au bout de 6 mois, après m’être fait les ligaments croisés, je pensais à revenir, mais j’ai recouru au bout de 6 mois et demi, puis quand j’ai joué avec la CFA mon genou a gonflé et j’ai dû subir des infiltrations. Donc, oui, je me suis demandé si j’allais retrouver mon niveau, si j’allais toujours avoir des douleurs, mais aujourd’hui tout est parti et je reviens peu à peu à mon meilleur niveau physique, ce qui est compliqué après un an sans jouer. J’ai désormais confiance en mon genou et je relativise tout. Si ça doit re péter, et bien ça re pétera. Ce n’est pas grave. Je sais comment vivres ces situations. J’y suis préparé.

(…) A l’entraînement, tout est important pour moi maintenant. Arriver plus tôt à l’entrainement, même si je le faisais aussi avant, déjà, bien faire un simple exercice de gainage… Ce genre de trucs où, quand on est jeune, on ne se rend pas compte de l’utilité que ça a. Même les mises au vert, ça me manquait, pour vous dire que je n’étais vraiment pas bien (rires). J’avais envie de revivre les matches, d’être juste dans le vestiaire, avec cette adrénaline qui montre quand on rentre sur le terrain… J’avais envie de vivre ma passion qui est le football, en priorité, de retrouver ces sensations avec mes collègues de foot, mes potes. Quand tu es tout seul chez toi, dans ton canapé, à les regarder à la télé, c’est compliqué. Surtout que toi tu veux revenir, mais tu ne peux pas. Je l’ai vécu en étant un peu à 50/50, mais j’ai toujours gardé le sourire, je n’ai jamais montré toute la peine que j’avais à être de côté par rapport au groupe, même si parfois je faisais des déplacements avec eux. C’était compliqué à vivre, mais aujourd’hui j’en sors plus fort et je suis vraiment confiant pour l’avenir. »