Sala : « Montrer à mes parents que je ne suis pas parti pour rien »

Si le parcours d’Emiliano Sala est à présent connu d’à peu près tous les supporters girondins, rarement l’attaquant italo argentin de 23 ans s’était autant confié sur les épreuves qu’il avait traversé. Dans Sud Ouest, avant le match face à Bastia (1-1), où il s’est battu sans se montrer à son avantage cependant, « Emi » se voyait dédié un portrait axé sur l’esprit revanchard d’un joueur obnubilé par le but et très travailleur, dont la réussite n’est pas due au hasard :

« J’ai joué 15 minutes en Coupe de France avec Gillot en 2012 et puis plus rien. J’ai eu
l’impression de ne pas avoir eu ma chance. À partir du moment où j’ai
compris que je ne jouerai pas, la décision n’a pas été longue à prendre,
même si ça voulait dire encore partir, seul
(…) Lors de mes prêts, j’ai progressé dans la
lecture du jeu et dans mon jeu dos au but mais j’ai encore beaucoup de
domaines à améliorer (…) Marquer ce premier but en Ligue 1 avec Bordeaux (contre Monaco NDLR) est un moment que j’attendais depuis que je suis arrivé ici. »

« Je veux prouver que je peux bien jouer en Ligue 1 avec les Girondins et montrer ainsi à mes parents que je ne suis pas parti pour rien.
Je voulais les remercier pour tout ce qu’ils ont fait pour moi. Ils m’ont toujours soutenu depuis que j’ai pris la décision de partir de la maison à 15 ans (…)
Tu changes de pays, tu ne connais pas la langue, les habitudes.
J’étais le premier Argentin à venir, j’ai passé des moments difficiles (…) Mais les Vada sont comme une deuxième famille pour moi ici. Ils me considèrent comme un fils. »

Premier entraîneur de Sala à Bordeaux, avec la réserve, Patrick Battiston revient sur l’évolution du nouveau N°11 des Girondins, qui a connu une progression lente mais sûre : « Ses débuts n’ont pas été simples. D’entrée, il a raté deux occasions magnifiques. J’ai eu peur du traumatisme mais le groupe l’a soutenu et il a rapidement marqué des buts importants (…) C’est un garçon discret, rigoureux et d’une excellente éducation, à l’écoute, travailleur, qui donnait tout pour prouver qu’on pouvait compter sur lui. (…) Avant, il aimait marquer, marquer, marquer. Aujourd’hui, il joue davantage pour l’équipe. »