Sahnoun : « Il y a la place pour avoir un 2ème club dans la région, au moins en National »

Invité ce lundi soir de Girondins TV, l’ancien joueur bordelais Nicolas Sahnoun (34 ans) a pu présenter en détails le projet de développement de son club de Lège-Cap-Ferret (CFA2), dont il est le directeur général. Une plongée très intéressante au cœur du foot amateur girondin.
« Le club n’a pas un grand passé. Il est issu de fusions récentes et moi je m’y suis retrouvé après ma fin de carrière pro à Montpellier. Au début, c’était un peu par hasard. Et puis finalement, je me suis pris au jeu. D’abord comme joueur, puis comme directeur sportif et manager général. Avec le staff et chez les joueurs, à chaque fois il y a pas mal de joueurs passés par le centre de formation des Girondins voire les pros, on met en place un projet aussi bien sportif que social puisqu’il s’intègre à la commune avec des jeunes qui bossent à côté. Ça se passe assez bien, à tous points de vue. Mais on sait qu’on est un peu reclus géographiquement, le bassin économique est limité. Les gens sont là l’été mais s’en vont le reste du temps. On a le plus petit budget de CFA2, comme on avait le plus petit budget de DH, donc on essaye de recruter malin, de s’adapter. On amène notre expérience.

Avec le FC Bassin d’Arcachon de Jean-Pierre Papin, aussi là en CFA 2, ça fait beaucoup mais on ne se marche pas sur les pieds. On n’est pas tout près non plus. En bateau, c’est 20 minutes, mais en voiture c’est une heure. Je pense qu’en Aquitaine, et surtout dans la région de Bordeaux, il y a la place pour avoir un deuxième club, au moins en National. Nous, on n’est pas si ambitieux, mais je pense au Stade Bordelais (CFA) qui a beaucoup progressé, qui s’est bien structuré, et qui a moyen d’aller en National. Il pourrait aussi y avoir un ou deux clubs de plus en CFA. Économiquement, c’est compliqué pour tout le monde à tous les niveaux, même pour les Girondins. Alors forcément, en amateur… Le cas de Libourne (monté jusqu’en Ligue 2 à la fin des années 2000, Libourne – Saint-Seurin n’a pas tenu et se trouve aujourd’hui en DH), je ne sais pas comment ça s’est passé. Mais au-delà des finances je pense que le plus important c’est les joueurs, l’humain, le projet sportif. On a une moyenne d’âge de 22 ans dans notre effectif, avec beaucoup de jeunes passés par des centres de formation et qui veulent se montrer car ils n’ont pas réussit à aller plus haut. Ils veulent jouer, pas se faire de l’argent, il n’y en a pas chez nous de toute façon. (…) Le club grandit car on bosse bien et que nos idées ne sont peut-être pas si mauvaises que ça. Modestement, on est arrivé dans les meilleurs clubs d’Aquitaine. On y met du temps et on fait ce qu’on pense être bon pour faire progresser le club. Toutes nos équipes de jeunes sont en Ligue maintenant, notre équipe U17 par exemple est en DH, le plus haut niveau de la Ligue. Donc certains licenciés viennent d’un peu plus loin que le Nord Bassin, pour le niveau. Pour la plupart, nos éducateurs sont des joueurs de notre équipe première qui se forment et passent leurs diplômes en essayant de transmettre leur vécu dans le foot aux plus jeunes.

(…) Le National c’est un peu présomptueux je pense. Il ne faut pas oublier qu’on était en DHR (Division d’Honneur Régionale) il y a 4 ans donc on a bien gravit les échelons rapidement, peut-être même un peu trop avec 3 montées. Mais comme sportivement ça se passe bien on s’adapte à tout ce qu’il y a autour. Là, après une première saison moyenne, c’est notre deuxième année en CFA 2 et on a pris des jeunes joueurs avec du potentiel pour les faire progresser et qu’ils nous amènent un plus. Des objectifs, on en a. Faire mieux que l’année dernière déjà. Il nous reste 11 matches, 11 finales. Le début de saison a été bon, nous étions dans les 3 premiers de notre poule à la trêve, c’est un peu plus dur en 2015. Pour monter il faut être premier ou dans les 4 meilleurs deuxièmes de toutes les poules. On regarde surtout nos performances et on verra à la fin. »