Sagnol : « La confiance des dirigeants, un luxe énorme »

Toujours lors de son passage, lundi, dans les locaux de Sud Ouest, plus intéressant à regarder en intégralité qu’à travers uniquement « l’affaire » de ces 72 dernières heures, Willy Sagnol s’est exprimé sur sa situation au FC Girondins de Bordeaux, son intégration au club et son bien-être dans la région. Il a aussi réexpliqué les conditions de, sa venue :

 » L’avantage du club est que toutes ses composantes se trouvent au même endroit, le domaine du Haillan, donc l’info circule mieux et on connait vite les gens en place. Jean-Louis Triaud occupe ce poste depuis très longtemps (1996). Il forme une belle doublette avec Alain Deveseleer (directeur général). Ils connaissent le fonctionnement du club et du football français et quand il vous donne leur confiance, ils vous la donnent vraiment et ne sont pas omniprésents. Pour un technicien, c’est un luxe énorme. En venant à Bordeaux je connaissais déjà les conditions et les objectifs. Si j’avais voulu autre chose, je serais donc allé ailleurs. (…) Forcément, on aimerait retrouver l’Europe l’année prochaine, avec le Nouveau Stade, pour avoir des belles affiches en plus de celles qu’on peut déjà jouer en Ligue 1, et se mesurer à des grands d’Europe.

(…) Je ne suis pas venu à Bordeaux pour le nouveau stade. Je ne savais même pas qu’il allait être inauguré si tôt, pour la dernière journée de la saison qui allait commencer. Je suis venu pour le projet global des Girondins. Cependant, à une demi-journée prêt, les choses auraient été différentes. Pour être tout à fait honnête, j’étais à quelques heures, voire à quelques minutes, de m’engager avec un autre club. J’ai alors reçu un petit coup de téléphone de Jean-Louis Triaud, et les choses sont allées très vite. Par honnêteté, le président m’a dit qu’il avait voulu aller au bout avec Zinédine Zidane avant de revenir vers moi, mais que la volonté était déjà là…

(…) Je suis très ambitieux pour le groupe que j’ai à ma disposition. De manière personnelle, ma trajectoire sera liée aux performances de mes équipes. A mon arrivée j’avais dit que tant que je me sentais bien à un endroit j’y restais et que j’en partais quand je n’y étais plus bien. Je suis resté très longtemps à Munich, 12 ans, même après ma carrière de joueur. Pour l’instant, je suis très bien à Bordeaux et partir ne m’effleure pas l’esprit. Concernant ma longévité comme entraîneur, je verrais avec l’expérience. Je n’ai pas encore le recul pour gérer l’usure du métier, relativiser les choses, moins perdre d’énergie sur des détails. Pour l’instant, je fais les choses de manière trop entière.

(…) L’équipe de France je n’y pense pas du tout, puis j’ai déjà eu celle des Espoirs. J’ai été très content d’ailleurs avec les Espoirs, trop peut-être… Aujourd’hui, je n’échangerais pour rien au monde ce que je vis au quotidien avec un poste de sélectionneur. Le rythme d’un club me plait, pour combien de temps je n’en sais rien, mais il me plait beaucoup pour l’instant. (…) J’ai eu beaucoup de frustration à voir les Espoirs se faire éliminer en barrages de l’Euro face à la Suède car je pensais ce groupe, en termes de collectif, de technique et d’état d’esprit, capable de se mesurer aux meilleurs. Mais des choses ont changé dans les rapports individuels avec des absences de certains éléments cadres, pas forcément les joueurs les plus connus, qui ont nuit à l’équipe. «