Rouveyre dénonce le PPP

En entretien dans le journal Bordeaux 7 de ce jour, l’élu socialiste au conseil municipal de Bordeaux Matthieu Rouveyre, principal opposant au projet de grand stade tel qu’il est mis en place, fait le point sur la situation administrative d’un dossier où il est prêt à utiliser toutes les procédures légales à sa disposition pour tenter d’obtenir gain de cause, convaincu que le Partenariat Public Privé sur lequel repose le financement de la future enceinte n’est pas adéquat :

« Quels sont les points que vous contestez ?

Selon moi, le financement de ce PPP est intégralement public. La puissance publique supporte essentiellement les risques et notamment celui de devoir payer le loyer des Girondins en cas de carence du club. Il y a aussi l’absence de services publics, comme ce doit être le cas dans un PPP. L’accueil de compétitions de football professionnel ne peut pas être considéré comme un service public.

Où en est ce recours ?

Le jugement en première instance ne nous a pas donné raison et nous avons fait appel en février. Des arguments de fond doivent être tranchés. Je rappelle que le fait d’avoir fait appel a gelé les financements bancaires donc aujourd’hui, il manque 114 M€ pour faire le stade. Des banques étaient d’accord pour les prêter à condition d’avoir les garanties. Ce sont ces garanties que j’attaque. Et ces banques ne sont pas suffisamment confiantes dans le résultat de l’appel pour mobiliser la somme. De vrais risques pèsent sur le contrat et nous avons de bonnes chances d’obtenir satisfaction.

Imaginez-vous que le chantier puisse s’arrêter ?

Il y a deux hypothèses si nous sommes entendus. Soit les travaux s’interrompent en cours de route, soit il est déjà construit et pour nous, ce serait une grande victoire. Car ça voudrait dire qu’on sortirait du PPP et que les garanties offertes au détriment de la puissance publique tomberaient. Donc s’il y a le stade et que le contrat est annulé, en réalité, on ne se plaindra pas. C’est pour ça que le combat mérite d’être mené jusqu’au bout. C’est aussi pour ça que je n’hésiterai pas à aller jusqu’au Conseil d’état. »