Quintin : « Il était hors de question de mettre le foot en stand-by »

Un an, pile, après ses très nombreuses blessures au visage, l’ancien bordelais Erwan Quintin, désormais à Laval (Ligue 2), a accepté, pour le site de France Football, de revenir en détails sur cet incident, survenu lors d’un match Clermont – Châteauroux et la façon dont il avait surmonté ça et vivait désormais la suite de sa carrière.

« Tout est remis depuis pas mal de temps sur le plan sportif et dans la vie de tous les jours, même si j’ai encore quelques opérations à subir. Mais tout ça est derrière moi. Le fait d’avoir pu entamer une nouvelle saison rapidement, sans trop me poser de questions, m’a aussi permis de me libérer.

(…) A partir du moment où le chirurgien de Clermont m’a donné le feu vert, au 1er mai dernier, pour moi, il était hors de question de mettre le foot en stand-by. Ensuite, ça s’est enchaîné. Malgré la descente avec Châteauroux, j’ai eu la possibilité de continuer en L2 avec le Stade lavallois. Le club m’a fait confiance malgré tout ce que j’ai eu, car je ne savais pas dans quel état j’allais revenir. J’ai pu faire la préparation avec le groupe dès le début et ça m’a aidé aussi. Finalement, j’avais fait un gros travail de reprise avec Romaric Boch, le préparateur physique de Châteauroux. J’avais eu trois mois d’arrêt mais je continuais à courir. Allez, en tout, je me suis arrêté un mois et demi et après j’ai pu commencer à recourir, à faire du foncier, à retoucher les ballons de fin mars jusqu’au 1er mai.

(…) J’ai pris ce match de reprise comme un autre. C’était avec la réserve de Châteauroux, à domicile. Je n’avais aucune douleur au niveau crânien ou au niveau de la mâchoire, donc pour moi j’étais guéri. Et ce que j’ai vécu à Clermont, ça arrive une fois… (il réfléchit) Je ne sais même pas si ça arrive une fois sur mille ! Mais, quand je suis sur le terrain et qu’il y a un ballon en l’air, si je dois mettre la tête, je mets la tête. Même si l’autre en face met son pied (rires). C’est comme ça, je suis pris par le jeu, ça m’enlève toute angoisse ou toute peur. En tant que défenseur, pour contrer des centres, à tout moment on prend le ballon dans la gueule ou sur le côté, dans la mâchoire. Ce sont des choses qu’on ne contrôle pas. Depuis que j’ai repris, j’ai pris trois ou quatre fois le ballon dans la gueule. Je me dis « Bon bah c’est bon, c’est solide maintenant », je remercie même le gars qui me met le ballon dans la gueule. »