Planus : « Même en équipe de France on me parlait de Bordeaux »

Au micro d’Alain Bauderon, pour GOLD, le défenseur Marc Planus a livré ses confessions à l’issue de son ultime match avec le FCGB, celui de samedi dernier, au Nouveau Stade de Bordeaux, contre Montpellier.

« C’est vrai que j’avais à cœur de jouer dans ce stade, ça fait deux ans qu’on y vient régulièrement et il est magnifique donc j’avais vraiment à cœur de fouler cette pelouse. A Bordeaux, elle a souvent été décriée à Chaban, et là on nous a bien mis à disposition un outil magnifique. Ce soir (samedi dernier NDLR) la qualité du jeu a montré que si on nous fournit une bonne pelouse on va pouvoir bien jouer au football. Alors oui, il y aura un peu plus de pression pour nous, mais nos supporters méritaient d’avoir un accueil comme ça dans un si beau stade, vraiment digne de ce nom. (…) C’était important que tout le monde prenne ses marques. Et quand je vois l’ambiance là, contre Montpellier… La communion est magnifique avec le public, les gens sont proches de nous.

(…) Ma 300ème en L1 avec Bordeaux c’était fort. Le coach m’a encore soumis l’idée, avant le match, de rentrer, je l’ai fait avec plaisir. Il m’avait parlé d’une demi-heure, je lui ai dit que 5-10 minutes suffiraient car des joueurs avaient cravaché toute la saison pour être là et devaient plus en profiter. Même si le but de Montpellier a rendu la fin difficile sur ce match, je suis content d’y avoir joué avec mes partenaires, que je remercie pour cette saison, car ils ont été formidables. Comme pour la dernière à Chaban, j’ai encore eu droit à quelque chose de magnifique et ça valait le coup de faire tant d’efforts toutes ces années pour finir comme ça.

(…) J’espère que Bordeaux va grandir. Le club était obligé de ne pas louper le wagon des clubs qui se dotent d’un nouveau stade pour l’Euro. Je disais au kiné sur le banc que ce stade, il était ambiance Ligue des Champions. On doit franchir un cap en terme de budget et de jeu, mais un stade comme ça va attirer les joueurs. Je suis sûr qu’on est sur le bon chemin.

(…) Je n’ai pas de regrets, il faut savoir vire avec son temps. Et si sur les treize prochaines années, comme celles que j’ai vécues, Bordeaux gagne autant de trophées – c’est tout le mal que je lui souhaite – ça voudra dire que Bordeaux est plus compétitif qu’il ne l’est actuellement et que la galerie des trophées grandira encore plus et sera encore mieux garnie. (…) Je pense à tous les joueurs que j’ai rencontrés à Bordeaux, des très grands internationaux comme Pauleta, Dugarry, qui était d’ici… Pauleta me disait d’ailleurs de profiter et que je n’imaginais même pas ma chance que d’être « né » dans un club comme ça. Bordeaux, même en équipe de France et en Coupe du Monde, tout le monde m’en parlait. Les grands joueurs me disaient tous « T’as vraiment un beau club ». Tous les gens qui passent par Bordeaux apprécient Bordeaux, parce qu’ils apprécient les gens qui travaillent dans ce club, la mentalité des gens de la région, la ville… Et maintenant ils vont encore plus apprécier avec le nouveau stade. Je trouve ça beau que Zinédine Zidane soit revenu, parce que ça prouve qu’il a toujours un attachement avec le club.

(…) Je ne sais pas où je serai la saison prochaine, car les championnats étrangers ne sont pas terminés, loin de là. Les États-Unis en sont même en plein milieu. C’est vrai que c’est une destination qui me plairait. Après, à 33 ans, il ne faut pas faire le difficile, je verrai ce qui vient. Ce sera peut être toujours en France finalement, mais mon premier souhait c’est de partir loin de Bordeaux car je n’ai pas envie que le football me rappelle Bordeaux. J’ai envie de passer à autre chose. Je n’ai qu’un club et ça restera celui-là.

(…) Ne retenir qu’un match ce n’est pas possible. Je me souviendrai de mon tout premier, du but contre Le Mans à l’avant dernière journée l’année où on termine champions, en 2009, quand je mets le troisième but, celui du 3-2. Je me souviendrai de mon contre face au Bayern Munich en Ligue des Champions, qui est parti dans la lunette alors que le mec me tire dessus. Je n’ai pas de match référentiel, mais en tout cas le match Caen-Bordeaux pour le titre de Champion, c’est ce qu’il y a de plus beau parce que gagner un titre avec ses potes  voilà… Mais ma plus belle soirée, ça restera pour moi Bordeaux-Nantes parce que, vivre ce que j’ai eu, à 33 ans, dans un club comme ça… Ça valait tous les trophées d’avoir une soirée où les gens se lèvent une minute pour soi. (…) Ouais, il y a le but contre Toulouse cette saison, aussi. Ça faisait longtemps que je n’avais pas joué et ce soir là j’ai encore eu un accueil fantastique, les gens étaient derrière moi alors que ça faisait longtemps que je ne jouais pas. Je voudrais remercier les supporters bordelais, car je n’ai pas eu trop l’occasion de le faire. Je suis quelqu’un de discret, je n’ai pas envie de me mettre en avant, comme ce soir. Les 26 ans que j’ai passé à cravacher ici pour être pro, ça valait le coup, juste pour vivre les moments qu’ils m’ont fait vivre. »