N. Jamain : « Un conflit tradition – nouvelles méthodes ultra-libérales »

Membre de la ‘dream team’ foot d’RMC, le journaliste (bordelais et supporter des Girondins) Nicolas Jamain a répondu aux questions de nos amis et partenaires de ‘Girondins Analyse‘, cette semaine.

Le podcast de cette interview est à écouter ICI,
mais il est également dispo sur nos espaces Soundcloud, Deezer et Spotify.

Ci-dessous, on vous retranscrit le passage où il parle des changements de conjoncture au FCGB et autour, y compris ailleurs en Ligue 1, au niveau des actionnaires :

« Bordeaux, c’était tranquille, avant. Enfin, c’était moins le cas (les affaires comme ces derniers jours avec des scandales de gestion révélés par RMC ; NDLR), contrairement à Marseille ou à Nantes… Sauf que depuis 2 ans et demi – 3 ans, voilà, tu as des nouveaux actionnaires qui sont entrés dans la danse, des fonds de pension, avec une approche un peu cynique du boulot. Pour eux, il s’agit de quoi ? De gagner de l’argent, tout simplement. Vraiment quoi. Sans aucune autre approche. Le but est de maintenir le club en L1, de former des jeunes et de les revendre le plus vite possible. Sauf que, ces gens-là ne savent pas réellement le faire. En plus, on est dans un club historique, qui a un réel passé, avec des anciens encore là, même si les nouveaux dirigeants ont ‘fait le ménage’ très, très largement. Il y a un conflit entre tradition et nouvelles méthodes du football, ultra ultra-libérales. Mais c’est ça l’autre approche des fonds de pension, et dès lors que ces clubs-là passent entre ces mains-là. Mais Monaco, vous savez, c’est pareil : c’est du grand n’importe quoi ! Et on en parlera aussi, un jour, sur RMC. Après, Monaco, bien sûr, ils ont d’autres revenus et une force de frappe financière bien plus importante que celle des Girondins actuellement. Mais chez eux aussi c’est hyper obscur.

Comment les fonds de pension et les nouveaux investisseurs pensent gagner de l’argent avec les clubs de foot français qu’ils rachètent ? En général, quand ces gens rachètent un club, comme Frank McCourt avec Marseille, ce n’est pas pour gagner de l’argent avec le club mais pour s’implanter dans une région, tisser un réseau, augmenter son influence, rencontrer des décideurs. C’est ça la réalité. McCourt, il a acheté l’Olympique de Marseille pour ça : étendre sa toile autour de la région de Marseille : le BTP, l’immobilier, les complexes touristiques… C’est ça la réalité aujourd’hui. Ils ont une vision plus globale et ne viennent pas, les nouveaux investisseurs, dans le foot pour le foot, pour les résultats. King Street, je pense que c’est pareil. Peut-être que leur idée est d’avoir un jour le stade de Bordeaux ? Peut-être qu’ils veulent organiser des évènements, recevoir des gens qui peuvent investir, donc ça dépasse largement le cadre du foot. »

Retranscriptions faites par nos soins