Micoud évoque sa relation avec Zidane et les Bleus de maintenant

Suite et fin des retranscriptions du passage de Johan Micoud sur le tchat de L’Équipe ce jeudi avec, cette fois, le sujet de L’Équipe de France qui est abordé en profondeur. S’il n’a « que » 17 sélections (pour 1 but) en Bleu, avec qui il a tout de même remporté l’Euro 2000 et disputé le Mondial 2002, « Jo » le doit en partie à son statut de « remplaçant de Zidane », lui qui a eu le « malheur » d’être de la même génération que « Zizou » et de jouer dans le même registre que le N°10 des Bleus, lui aussi passé par Bordeaux, avec qui l’idée d’une association dans le onze type n’a jamais été creusée. Il évoque aussi son grand optimisme quant aux chances des actuels Bleus de Didier Deschamps de bien figurer en vue du Mondial 2014 :

« L’Euro avec les Bleus c’est quand même le titre suprême, comme tout ce que vous pouvez gagner avec votre pays. Ça a une saveur particulière car c’était un trophée que Michel Platini avait remporté et que ça faisait plaisir de soulever le même que lui. »


« Je suis convaincu que ça pouvait marcher avec Zidane et moi. Moi, à l’époque, je me battais pour ça et je disais qu’on pouvait le faire. Ça a été fait une fois d’entrée, contre la Turquie là-bas (victoire 4 à 0 NDLR)… Mais c’est le coach qui choisissait et pas moi. Il avait pris une option avec un seul N°10, et, forcément, Zidane était devant moi donc j’ai vécu avec ça. J’aurais pu avoir plus de sélections, mais j’ai vécu cette victoire à l’Euro 2000 avec ce groupe fantastique. J’ai appris énormément avec tout ces grands joueurs. J’aurais préféré jouer plus, forcément, mais c’est comme ça. Il y a eu des moments où ça aurait pu peut-être passer sur une autre voie, mais ça ne s’est pas fait. On ne peut malheureusement pas revenir en arrière.


Contre l’Ukraine, on a retrouvé ces valeurs collectives. Chaque joueur était impliqué, conscient de ses responsabilités et tous allaient dans le même sens. Ça faisait vraiment plaisir de voir ça car ça faisait très longtemps, depuis 6-7 ans, qu’on ne l’avait pas vu. Même cette osmose avec le public, qui a répondu présent d’entrée. Il faut vraiment s’appuyer sur ça pour aller de l’avant et progresser. Les joueurs on les a, les qualités on les a, donc, si on garde ces valeurs, ça peut faire une belle surprise à la Coupe du Monde. Des grandes nations sont certainement en avance sur nous, mais sur un match tout est possible…On va voir demain avec le tirage au sort des poules. Mais dans cette équipe de France actuelle il y a quand même un joueur qui peut prétendre au Ballon d’Or, des jeunes de qualité et des leaders jouant dans des grands clubs, qui manquaient jusque là, qui se sont révélés. Ce groupe des qualités réelles et doit rester dans cet état d’esprit collectif.


Franchement, j’y crois ! Après le match aller du barrage j’aurais été entre deux et j’aurais dit qu’on avait touché le fond. La pression du match retour était énorme et leur capacité à gérer cet évènement les a fait mûrir. Je me demande même s’ils étaient conscients qu’ils pouvaient faire ce genre de match là. Maintenant, s’il reste dans cette dynamique… Didier Deschamps et son staff vont devoir arriver à les faire bien vivre ensemble pendant plusieurs semaines, mais je ne pense pas qu’ils aient fait tout ça pour aller au Brésil et repartir 15 jours après. Ils ont une vraie envie de faire quelque chose, par rapport à tout ce qui s’est passé avant et ça arrive au bon moment. »

NB : Retranscription faite par nos soins.