Micoud : « Quand j’entends dire que c’est difficile de faire 40-45 matches par saison… »

Critique sur la mentalité française dans la façon de jouer en général et d’aborder les Coupes d’Europe en particulier, Johan Micoud a expliqué en détails sont point de vue lors du tchat vidéo L’Équipe/Orange, n’épargnant pas, bien évidemment, les Girondins et leur parcours express de cette saison :

« Ce n’est pas normal que les Girondins se soient faits éliminer ainsi de l’Europa League. Vu les noms qu’il y avait dans ce groupe on pensait qu’ils pouvaient sortir facilement. Après, on peut penser qu’il y a une mentalité des clubs français de mettre de côté cette Coupe d’Europe, de faire tourner les effectifs. Quand j’entends dire que c’est difficile de faire 40-45 matches par saison, ça me surprend. Surtout aujourd’hui, avec les entraînements de plus en plus adaptés qui peuvent permettre, justement, d’être plus performant sur la durée et de faire des saisons plus longues.


Il y a beaucoup de choses à redire là dessus, parce qu’on voit qu’à l’étranger ce n’est pas comme ça, on ne laisse pas filer l’Europe. Moi, j’ai eu la chance de connaître d’autres championnats et j’ai vécu d’autres manières de s’entraîner, qui ressemblaient énormément aux matches. En France, par moments, on pense peut-être un peu trop à la fatigue, du coup on se relâche aux entraînements et on donne tout pendant les matches, mais on n’a pas le rythme suffisant pour enchaîner tous les 3 jours. A Brême, par exemple, chaque entraînement était un match et du coup c’était plus facile d’arriver le weekend, ou en Coupe d’Europe la semaine, et de jouer à un niveau assez élevé sur le terrain. Il faudrait peut-être revoir tout ça en France, et notamment à Bordeaux.


Par rapport à la Ligue des Champions, la League Europa génère peu d’argent, mais c’est quand même quelques millions. Le paradoxe français c’est que tout le monde se bat pour être en Ligue Europa, on fait la fête quand on y est… Et on ne la joue pas ensuite. C’est très surprenant car c’est une très belle compétition, peut-être un peu dénigrée lors des poules car certaines équipes sont « exotiques », mais quand on arrive en 1/16ème ou en 1/8ème tout le monde à l’étranger la joue normalement. Je ne comprends pas cette philosophie française. »


NB : Retranscription faite par nos soins.