Marcelo Vada : « Quand les jeunes pensent ‘nous’ et pas ‘moi’, on peut faire de belles choses ensemble »

Dans le prolongement des précédentes analyses faites sur leur travail d’éducateurs auprès des jeunes U17 Nationaux qu’ils entraînent aux Girondins de Bordeaux, les coaches André Penalva et Marcelo Vada ont expliqué – lundi dans ‘Girondins Analyse’ (radio R.I.G) – qu’ils avaient parfois du mal avec l’individualisme des jeunes, qui vient de plus en plus rapidement.

AP : « Oui, l’individualisme est un problème dur à gérer, mais c’est un problème de société avant-tout. On insiste sans arrêt – car c’est trop important pour être négligé – sur le fait que le football est un sport collectif. Même s’ils sont fort individuellement, ils ont besoin des autres, de développer cet esprit collectif, de prendre du plaisir avec l’équipe. Et on doit le redire chaque année, quand les générations se renouvellent, ce qui n’est pas facile. Surtout que le milieu du foot, la médiatisation, fait tout pour renforcer leur individualisme. C’est donc un vrai travail de fond, pour nous, de leur inculquer, individuellement et collectivement, les valeurs du foot et de la vie, au quotidien. »

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MV : « Sur ce sujet, je donne toujours l’exemple de l’Argentine, de la sélection nationale, où il y a toujours eu d’excellentes individualités – dont Diego Maradona, sans doute le meilleur joueur de tous les temps – mais assez peu de titres au final. Je crois vraiment que les individualités fortes, et à tous les postes, sont nécessaires ; mais le plus important c’est de faire progresser les qualités individuelles du jeune joueur pour qu’elles participent à créer une force collective, qui est, elle, indispensable pour réussir. Alors on travaille sur ça dès les premiers jours de la saison, et tout au long de l’année. Si on arrive à ce que les jeunes pensent ‘nous’ et pas ‘moi’, on peut ensuite faire de belles choses ensemble.

Après, on sait que, normalement, le public adore les joueurs offensifs, les dribbleurs, les créateurs ; mais quand un défenseur est fort les connaisseurs savent le voir aussi : comme pour Sergio Ramos ou Dani Alves ! On le répète sans cesse aux joueurs. Lors du dernier match des pros, je trouve que c’est Théo Pellenard – un jeune formé au club – qui a été le meilleur de l’équipe, et les coaches l’ont vu. C’est ça l’important. Par contre, il est sûr qu’une personne moins observatrice dira que c’est forcément Malcom le meilleur. Mais tant pis. Le foot peut être injuste, comme la vie. L’essentiel c’est que les joueurs sachent ce qu’ils font et pourquoi ils le font. »