Laurent Brun : « Dans le cadre de mon travail, j’ai aussi été enfermé dans le Parc Lescure ! »

A l’instar de ce qu’avait fait Julien Bée, il a été demandé à Laurent Brun ; le deuxième auteur du livre « La fabuleuse aventure des supporters Girondins à Bordeaux » (qui est à commander ICI) ; d’exposer ses meilleurs souvenirs du Parc Lescure. Voici donc ses réponses, dans l’émission ‘Girondins Analyse’ (RIG) : celles d’un passionné.

« Mes souvenirs marquants ? En tant que supporter, je dirais mes premiers matches : Aimé Jacquet, Alain Giresse, avec comme plus gros souvenir la demi-finale de Coupe des Clubs Champions de 85 contre la Juve. A l’époque, j’avais 10 ans, et j’avais aussi fait le match-aller, au Stadio Comunale, avec mon père. Les signes distinctifs bordelais avaient été interdits par le club italien, on avait pris 3 à 0… Voilà. Je me souviens aussi de la piste de vélo, au début, qui était très pentue, donc on s’asseyait tout en haut, avec les copains, et on glissait… On est tous rentrés à la maison avec les pantalons troués. Pour moi, ce stade, c’est aussi ça.

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En tant que journaliste, ma perception est différente, car quand on y est pour travailler, il faut faire les choses vite et bien. Et quand il y a 0/0 à 5 minutes de la fin, le papier est déjà presque écrit, mais quand les 5 dernières minutes sont folles, il faut tout réécrire. Et on doit, quand même, dans tous les cas, vite envoyer le papier à la fin du match. Et quand on est professionnel, notamment en presse écrite, c’est dur… Ça gâche presque un peu l’instant. Je ne compte plus les fois où j’ai voulu fracasser le pupitre quand on a pris un but à la dernière minute. D’ailleurs, je dis ‘on’, mais je devais dire ‘les Girondins’. Donc la difficulté est de mettre l’émotion de côté, alors que, par moments, j’ai eu envie de me barrer, sans assister aux conférences de presse d’après match. Il y a un match, particulièrement, qui m’a rendu fou, c’est celui contre l’Étoile Rouge de Belgrade, le 3/2 dans les dernières minutes, en barrage d’Europa League, avec la qualif’ au bout. En tant que journaliste, c’est dur…

Au-delà de tout ça, et toujours dans le cadre de mon travail de journaliste, j’ai aussi été enfermé dans le stade (rire) ! C’était un dimanche soir, après un match. Il y avait deux petites pièces attenantes à la salle de presse, dans le paddock de Lescure, et les gars de la sécurité n’ont pas fait gaffe. J’avais mis mes écouteurs, je retranscrivais une interview, et ils se barrent, en éteignant la lumière, en fermant tout à clé… Je ne m’en suis pas aperçu tout de suite, il a dû se passer une demi-heure ou trois-quarts d’heure, mais je me suis retrouvé tout seul, comme un con, dans le stade ! Du coup, à 1 heure du matin, dans le noir, j’ai dû appeler l’attachée de presse du club, et elle a cru que c’était une blague. Heureusement pour moi, le veilleur, que je connaissais, est revenu faire une ronde dans le coin et il a pu m’ouvrir. C’est une anecdote un peu comme celle des pantalons troués, mais j’ai quand même failli me dessécher dans ce stade ! Après, j’en rigole à présent, car j’adore mon métier et je le fais aussi pour suivre le club, pour en être proche. Je ne suis pas certain de pouvoir faire la même chose à Marseille… Tout comme Julien je crois. »