L’analyse statistique de Bodeaux – Sainté

Le site de la LFP a mis à disposition les statistiques individuelles et collectives concernant la rencontre Bordeaux – Saint-Etienne d’hier (2-0).

L’occasion d’expliquer, chiffres à l’appui, pourquoi et comment les Marine et Blanc ont pris le dessus sur les Verts. Paradoxalement, alors qu’on entend et lit partout que Bordeaux a dominé Sainté dans l’engagement, chose qui avait manqué (par exemple) contre Toulouse il y a deux semaines, les stats ne révèlent pas cela. Ou pas que… Ni la possession (50-50), ni les tirs (6 dont 4 cadrés pour Bordeaux, 6 dont 3 cadrés pour Saint-Etienne), ni les passes réussies (74% pour les visiteurs, 72% pour les locaux), ni les fautes sifflées (18 contre l’ASSE pour 4 cartons jaunes, 12 contre le FCGB pour aucun carton).

On notera aussi que Bordeaux a moins centré que Saint-Étienne (23 contre 28), mais a été plus dangereux dans ce domaine, avec, principalement, le but d’Abdou Traoré, venu d’un centre d’Henri Saivet.

En se penchant sur les chiffres individuels, on voit également que les Stéphanois Renaud Cohade (69 ballons joués), Jonathan Brison (62), Moustapaha Sall (62), Loic Perrin (59) et Fabien Lemoine (56) ont été plus actifs que les Bordelais Lucas Orban (57 ballons touchés), Landry Nguemo (55), Lamine Sané (52) et Grégory Sertic (51).

Ainsi, les milieux et les défenseurs des Verts ont plus touché la balle que ceux de Bordeaux, mais les Marine et Blanc ont davantage réussi à alimenter leurs éléments offensifs. En témoignent les 38, 37 et 31 cuirs touchés, respectivement, par Nicolas Maurice-Belay, Henri Saivet et Diego Rolan, par rapport aux 34, 32 et 20 ballons négociés, respectivement, par Franck Tabanou, Romain Hamouma et Brandao, particulièrement peu en vue.

Aussi, tandis que, d’un côté comme de l’autre, (presque) tous les éléments défensifs et du milieu de terrain présentent des ratios ballons touchés/ballons perdus et des pourcentages de passes réussis peu flatteurs – qu’on mettra sur le compte de l’intense combat dans l’entrejeu et des conditions très difficiles – les offensifs bordelais limitent la casse par rapport à leurs homologues stéphanois. Les stats d’Hamouma (8 ballons gagnés, 18 perdus, 63% de passes réussies), de Tabanou (4 gagnés, 14 perdus, 64% de passes réussies) et de Brandao (1 ballon gagnés, 8 perdus, 67% de passes réussies) sont un cran en dessous de celles de Saivet (7 ballons gagnés, 12 perdus, 73% de passes réussies), de Maurice-Belay (7 ballons gagnés, 13 perdus, 74% de passes réussies) et de Rolan (6 ballons gagnés, 11 perdus, 71% de passes réussies). Preuves que les attaques bordelaises ont été mieux menées.

On soulignera, en négatif, la sale copie de Lucas Orban (16 ballons gagnés, 21 perdus, 63% de passes réussies), moins sale cependant que celle de Mariano (48 ballons touchés, 7 gagnés, 21 perdus, 53% de passes réussies), et les 21 ballons perdus de Sertic (pour seulement 11 récupérés). Carlos Henrique, de son côté, a récupéré 19 ballons mais en a perdu 21, ne réussissant que 63% de ses passes. Son but masque donc un match brouillon. A l’inverse, Lamine Sané, avec 24 ballons gagnés et seulement 10 perdus, pour 81% de passes réussies, a été impérial en défense. Pas comme Bayal et ses 60% de passes réussies ainsi que ses 24 pertes de balle (pour 26 récupérations tout de même).

En positif, Abdou Traoré, même s’il n’a touché que 35 ballons présente un ratio équilibré de 7 ballons gagnés et 7 perdus et un pourcentage très élevé (86%) de passes réussies. Mention spéciale à Landry Nguemo, qui a gagné 15 ballons pour seulement 9 perdus et réussi 84% de ses passes. A Saint-Etienne, seuls Perrin (18 ballons gagnés 16 perdus, 75% de passes réussies) et François Clerc (50 ballons touchés, 16 gagnés, 14 perdus, 79% de passes réussies) ont surnagé…. Mais moins bien que Traoré, Sané ou Nguemo.

C’est donc bel et bien techniquement, même si le niveau d’ensemble du match a été bien moyen du fait de la pelouse, de la pluie, du vent et du froid, et dans l’utilisation intelligente du ballon que Bordeaux a su faire la différence. Même si, évidemment, l’état d’esprit, meilleur que contre Toulouse ou Bastia, a participé à cette application et cette disponibilité collective.