Jérôme Dauba : « On s’est offert deux finales à jouer, pour le maintien »

Demain, à 15 heures, au stade Jean-Pierre Delhomme de Blanquefort, avant LE choc Bordeaux/Marseille chez les hommes (autre match capital), la section féminine des Girondins de Bordeaux joue une grande partie de son maintien.

A 2 journées de la fin, les Girondines, promues en D1, sont 11èmes et relégables, mais leur beau succès à… Marseille (1 à 0) les a relancées, vu qu’elles ne sont plus qu’à 1 point de Saint-Étienne, premier non-relégable. Leur entraîneur, Jérôme Dauba, le sait et, sur GOLD FM, il a rameuté les troupes avant les deux dernières batailles.

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« Tant que mathématiquement on n’est pas mort, il faut y croire jusqu’au bout. Il faut aussi se dire que plus on avance et moins il faut calculer, se prendre la tête ! C’est toujours dur de trouver des leviers de motivation. Contre Lyon, le levier c’était de se dire que tous les ans, en fin de championnat, elles passent un peu au travers face à une équipe du bas de tableau, or il s’est avéré que, contre nous, elles sont passées très près du faux pas… Après, contre Marseille, chez elles, on a activé d’autres leviers, sur le plan mental, et il y en aura encore d’autres à activer face à Juvisy et à Paris. Mais là, c’est plus facile car on s’est offert deux finales à jouer, pour le maintien. Juvisy, elles n’ont plus rien à jouer, alors que nous on a une première finale, pour se donner la possibilité de jouer le maintien à Paris, lors du dernier match. On est au pied du mur, et on a deux supers matches qui nous attendent, donc mentalement ce n’est pas dur à appréhender… Après, la différence avec les garçons, les pros, c’est que c’est leur métier et qu’ils sont programmés à ça, à la compétition, à gérer la pression. A l’inverse, les filles, elles travaillent toutes à côté, ou elles étudient, parfois les deux, et il y a donc une usure plus forte sur le plan mental, car tout s’ajoute. Quand elles viennent à l’entrainement, elles ne sont pas toujours disposées à faire les efforts sur le plan mental, c’est compréhensible, et il faut alors réussir à trouver les aménagements, à l’entrainement, pour essayer de les mobiliser, autant que possible, à la fois individuellement et collectivement.

(…) Paradoxalement, Marseille joue assez bas, même si c’est une équipe qui a fait un très gros début d’année 2017, en engrangeant un maximum de points. Elles laissent plus le ballon à l’adversaire, puis elles jouent les contre, et vu que nous on essaye de jouer haut, et qu’on s’est souvent fait prendre à ce jeu… Il était hors de question d’aller se jeter dans ce piège, car on savait que c’était leur plan de jeu. On avait plutôt décidé de rester dans le même plan de jeu qu’elles, en réorganisant un peu le milieu et l’attaque, en fermant un maximum les espaces sur tout le terrain et en coupant leurs circuits habituels de passes, ce qui s’est avéré payant. (…) Quelques jours après notre match contre Lyon (défaite 1 à 0, NDLR), les organismes étaient fatigués, les esprits aussi, alors on s‘est surtout attaché à très bien récupérer, tout en connaissant, en plus, la problématique du long déplacement à Marseille : 9 heures de bus

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(…) J’avais quand même dit aux filles : ‘Imaginez si vous allez faire un coup à Marseille, vis-à-vis des salariés du club, des dirigeants, des ultras, des supporters… Vous serez des idoles aux yeux de tous (rires) !’. Et elles l’ont fait. C’est une grande fierté. Cela été la révolte, oui, mais aussi la continuité du match de Lyon, dans le contenu. Et puis aussi la continuité des oppositions qu’on avait faites en avril, notamment contre des équipes masculines, pour préparer au mieux les échéances de fin de saison. Il y aussi de la satisfaction car c’est Emelyne Laurent la buteuse, qui met au fond, cette fois, une occasion qu’elle avait déjà eu contre Lyon. Ça veut dire qu’elle a vite gagné en lucidité sur ce type de situation. Mais malgré ce dénouement heureux, on doit tuer le match avant. Comme souvent cette saison… Notre discours, en tant que staff, il était de jouer notre survie sur ce match à Marseille, pour jouer deux finales derrière, et espérer encore se sauver. A Marseille, le contrat a été rempli, et je tiens vraiment à souligner l’état d’esprit des joueuses qui, malgré la déception du match de Lyon, rejouaient très rapidement, dans des conditions peu évidentes, et ont su faire preuve d’un état d’esprit remarquable. Tout cela doit nous donner confiance pour bien finir la saison et aller chercher le maintien. »