Jocelyn Gourvennec : « S’occuper de ceux qui jouent moins, c’est ce qui donne de la valeur à un groupe »

En complément de ses explications sur pourquoi Gaëtan Laborde ne jouait plus, avant de se blesser pour quelques moins (malheureusement…), Jocelyn Gourvennec a dû redéfinir son management par rapport à l’effectif qu’il avait à gérer.

« Vous savez, ce sont les joueurs qui fixent l’équipe-type (sourire). L’entraineur que je suis doit être pragmatique et accompagner tout le monde, donc je m’occupe de tout le monde. Pour Gaëtan, par exemple, j’ai gardé un lien avec lui ; toujours ; et comme je suis franc je lui ai dit que je ne trouvais pas ses entrées insuffisantes, ni ses matches de prépa. Je trouve qu’il est en-deça de ce qu’il peut faire, et qu’il ne surprend pas beaucoup, et j’attends qu’il retrouve les caractéristiques qui ont fait de lui un joueur important la saison dernière. Après, dans la gestion de groupe, le management, ce n’est pas compliqué de gérer ceux qui jouent très régulièrement ou beaucoup ; car il faut juste entretenir et corriger de temps en temps, les accompagner ; mais le travail le plus important, celui qui donne de la valeur à un effectif, c’est de s’occuper de ceux qui jouent moins ou pas beaucoup, car ils sont aussi importants pour l’équipe.

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Aujourd’hui, l’équipe tourne assez bien je trouve, et c’est donc à chacun de se rendre important pour le collectif. On a parlé de Gaëtan, on aurait pu parler de Valentin (Vada), mais si ils jouaient plus aujourd’hui, on parlerait d’autres joueurs, car il y a toujours des joueurs qui jouent plus que les autres, et il y a toujours des éléments qui jouent moins et où on peut se poser la question du pourquoi ils jouent moins. Ça, dans la gestion du groupe, il n’y en a que entre 11 et 15 qui jouent régulièrement – si on n’a pas de pépins… – et pour les autres, il faut les accompagner. Moi, je fais des choix, et il n’y a qu’après qu’on sait s’ils sont bons ou pas. Vous (les journalistes, NDLR), vous commentez ces choix quand les matches sont terminés, c’est votre métier (sourire), mais moi, l’entraîneur, j’ai des éléments sur les matches qui viennent de se passer, et je tiens compte des semaines d’entraînement, qui sont très importantes. Du côté du staff, on a des éléments sur tous les joueurs – comme le fait que François Kamano soit récemment devenu père de famille et qu’on ait hésité à le faire démarrer, par exemple -, on est rarement dans l’inconnu. Mais l’essentiel, dans nos choix, c’est de garder la continuité, l’axe de travail collectif. Et je crois qu’on est là-dedans.

Après, je fais le point régulièrement avec les joueurs. Quand je suis satisfait d’eux ils le savent. Et quand je ne suis pas satisfait, ils le savent aussi. Mais on essaye d’éviter les constats à l’instant T, sur un match, car le plus important c’est la continuité. Un joueur peut rater un match, c’est normal. Ce qui est problématique, c’est quand il rate beaucoup sur la durée. On ne peut pas dire aux joueurs de tenter des choses, d’être créatifs, de prendre des risques offensivement ; puis revenir sur ça et mettre en doute la forme du moment des joueurs quand ça ne marche pas. Notre rôle, il est de les accompagner, en sachant qu’ils ont le droit à l’erreur, mais en voulant qu’il y ait une progression générale. »