Jean-Louis Triaud : « La décision était dans les tuyaux depuis quelques semaines ou quelques mois »

Nouvel extrait de la conférence de presse donnée hier par Jean-Louis Triaud, qui analyse longuement son départ de la présidence des Girondins de Bordeaux, dans le cadre d’un renouvellement stratégique.

« Le contrat de Nicolas de Tavernost à la tête d’M6 a été prolongé jusqu’en 2020, après, je ne sais pas s’il aura encore un contrat. Pour M6 et pour le club de Bordeaux c’est une bonne nouvelle, car il s’investit avec efficacité et affection, mais à un moment il faut préparer l’avenir. Je vais avoir 68 ans, on ne peut pas dire que j’incarne l’avenir, et il fallait professionnaliser la fonction dans un environnement qui devient de plus en plus compliqué. Si ce changement de direction se fait maintenant, au cours de la saison, c’est car il n’y avait pas de timing prévu initialement pour préparer un avenir. Surtout que 2020, pour Nicolas, ça repousse à 3 saisons… Mais après, je dirais un peu que l’occasion fait le larron. On a eu l’opportunité avec un homme, Stéphane Martin, qui nous a convaincus, qui me parait avoir les qualités requises. Donc à partir du moment où l’idée semble bonne à chacun, c’était idiot d’attendre. C’est vraiment la personnalité de Stéphane qui a fait que la décision a été prise maintenant. Aussi, pour aller au bout des choses et être transparent, Stéphane va avoir toute cette fin de saison, où il n’y a rien de vital à décider car nous sommes, pour prendre le temps de bien connaître le club en interne. Et moi, en tant que nouveau président du conseil d’administration, je serai présent à ses cotés, si besoin, pour aider et faciliter son intégration, au cas ou… Voilà pourquoi le timing est bon.

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(…) La décision était dans les tuyaux depuis quelques semaines ou quelques mois, et l’évolution s’est faite naturellement. Le changement se concrétise aujourd’hui car il fallait aussi que Stéphane se libère de ses précédentes fonctions. On avait déjà tout décidé et on attendait qu’il soit totalement libéré. Le coté sportif de la gestion d’un club n’est pas l’aspect le plus désagréable et le plus lourd, mais nous sommes, je crois, 247 salariés aujourd’hui, donc l’entreprise est assez lourde à faire fonctionner, et je en vous cache pas que, personnellement, les tâches périphériques me passionnaient mois que le sportif. Après, cette décision a été prise en parfaite harmonie avec Nicolas de Tavernost, mais c’est quand même lui, au départ, qui prend l’initiative. Quand on est, comme M6, un actionnaire investi, se préoccuper de l’avenir est une décision élémentaire. (…) Stéphane sera salarié, oui, mais ce n’est pas cela qui le rendra plus compétent. A l’inverse, c’est car il est compétent qu’il est salarié. La différence, elle est surtout qu’on ne pouvait pas demander à un bénévole comme moi de passer toute mes journées entières, même si je le faisais car j’étais officiellement retraité. Président de club de foot pro, c’est un métier. Nicolas de Tavernost, qui a toujours été, qui est encore, et qui restera toujours un ami charmant, avait quelques égards à mon encontre et peut-être que ce sera plus compliqué pour mon successeur (rire).

(…) Je n’ai aucune lassitude, mais M6 et Nicolas de Tavernost font beaucoup d’efforts pour le club et pensent à l’avenir, donc Stéphane représentait une opportunité très intéressante à saisir maintenant, pas dans 6 ou 8 mois. Je n’ai aucun état d’âme sur ce point. Depuis le début, je me sens un peu responsable de l’arrivée d’M6, vu que c’est moi qui suis allé les chercher. Un jour, de mauvais humeur, Nicolas m’a dit que ça lui aurait rendu service que je me casse la jambe avant d’aller lui parler des Girondins, à l’époque, mais bon (rire)… J’ai toujours été à la disposition d’M6 et tout à fait ouvert à n’importe quelle initiative. Cela se passe donc aujourd’hui, et c’est très bien. Et puis, maintenant que je suis un peu en dehors, je vais pouvoir critiquer (sourire). »