J-A Bell : « Le public bordelais savait soutenir en restant courtois, poli »

Invité, ce jeudi, de ‘Top Girondins‘ (ARL), l’ancien gardien camerounais des Marine et Blanc, Joseph-Antoine Bell, s’est souvenu avec beaucoup de fierté de son passage en Gironde :

« L’ensemble de mon passage aux Girondins de Bordeaux était une bonne chose. On a connu le redressement judiciaire (avant la relégation administrative de 91, NDLR), mais c’était quand même une belle aventure, car dans la vie il ne faut pas se dire que le creux est mauvais. C’est ce qui prépare les victoires. Donc, pour moi, c’est un bon souvenir quand même. Quand on était dans le creux, il a fallu du courage, du sang-froid et de la solidarité chez les joueurs – qui n’étaient pas payés – pour sauver le club. On s’est ressaisis, pour gagner des matches, et on a fini 6èmes. Et après, quelques années plus tard, ça permet au club d’aller en finale de la Coupe d’Europe. Donc c’était un bon moment. Aussi, pour moi, le public des Girondins était un très bon public, qui savait soutenir l’équipe en restant courtois et poli, avec aussi un grand président (Claude Bez, NDLR), qui tenait à avoir de la classe et ne voulait pas de voyous au stade afin de permettre aux famille de venir, avec femmes et enfants.

Quel est mon club de cœur entre Bordeaux, Marseille et l’AS Saint-Étienne ? Si je fonctionnais comme ça, je n’aurais pas été bon dans les trois clubs. Mais, pour dire vrai, quand je suis venu à Bordeaux, je pensais y finir ma carrière et y rester après. La preuve, c’est la seule ville où j’avais acheté une maison. Mais, comme on dit, les hommes proposent et Dieu dispose. Dans quel état d’esprit j’étais en venant succéder à Dominique Dropsy ? Vous savez, dans ma vie, j’ai eu la chance de vite comprendre que tout ce qu’on fait nous prépare à d’autres choses. Moi, au Cameroun, j’ai toujours eu, avec Thomas Nkono, une rivalité perpétuelle, donc quand je venais dans un club je ne me demandais pas si j’allais jouer mais je venais prouver que j’étais le meilleur. Après, je le dis pour chaque footballeur : il y a un secret à comprendre – et certains ne le comprennent jamais -. Ce secret, c’est que quand on vous recrute ce n’est pas pour ce que vous allez faire mais pour ce que vous avez déjà fait. Alors, reproduisez-le, et les gens seront contents de vous. »

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