Huard : « J’avais l’impression d’évoluer dans des cages de hand « 

Pour Métro et L’Équipe, l’ancien gardien des Girondins Gaëtan Huard, toujours bien connu comme le détenteur du record d’invincibilité en championnat de France (1176 minutes) que le Lillois Vincent Enyeama est proche de battre (1035 minutes, série en cours), se remémore les difficultés rencontrées pour réaliser cette performance, qu’il considère surtout comme collective, lors de la saison 1992/93 :

«Ce n’était pas que Gaétan Huard, c’était toute une équipe avec un système de jeu. On jouait en 4-4-2, comme Lille aujourd’hui… (…) Je me retrouve un peu dans son style qui consiste à plonger très vite dans les pieds, à fermer l’angle sur l’attaquant et à être explosif. Mais Il y a d’autres coïncidences : moi aussi, j’ai passé le cap des 1 000 minutes face à Marseille ; Enyeama peut ne pas atteindre mon record à Chaban-Delmas [dès dimanche, ndlr] et c’est dans ce stade que, moi, j’ai établi le mien. D’ailleurs, les Girondins me disent qu’ils vont faire en sorte que ma série tienne. Bon, en imaginant qu’il n’encaisse pas de but, les Lillois accueillent ensuite Bastia et souvenez-vous, ce sont les Corses qui ont mis fin à l’invincibilité de Sirigu [le gardien du PSG avait tenu 948 minutes sans aller chercher le ballon au fond des filets, ndlr] la saison dernière.


Ces stats soudent une équipe. Je vois l’impact qu’Enyeama a sur l’équipe. J’étais dans la même situation à Bordeaux, j’avais l’impression d’évoluer dans des cages de hand. Un gardien peut vraiment inspirer la confiance à une équipe. Mais quand la série se brise, toute l’équipe est affectée. A la fin, ce record était même devenu lourd à porter. Des anciens coéquipiers m’appelaient pour me dire : « Guéguette, c’est moi qui vais marquer le but de la fin de ta série ». A Metz, sur chaque coup de pied arrêté, Robert Pirès n’arrêtait pas de me dire que c’est lui qui allait marquer. Dans le tunnel, les gars me faisaient des signes pour me dire qu’ils avaient bien l’intention d’y mettre un terme. Maintenant, on en rit, mais à l’époque, c’était pesant. A la fin, je n’allais même plus voir la pelouse pour que personne ne me parle de ce record. »


Dernier à réagir sur ce cas, toujours dans L’Équipe, le coach bordelais Francis Gillot affirme, également, vouloir que sa formation, qui reçoit le LOSC dimanche à partir de 14 heures, mette un point d’honneur à ce que le record de « Guéguette » et du FCGB soit conservé :

«J’ai envie de sauver le record de mon ami  »Guéguette » quand même. J’ai déjà dit à deux-trois joueurs que je leur paierai à bouffer s’ils marquent. J’espère que  »Guéguette » va participer à la facture… Ce record, il serait déçu de le perdre, même s’il m’a dit que ce n’est pas  »son » record, mais un record bordelais. Mais bon derrière, c’est quand même lui qui avait les gants… Donc comme c’est un record bordelais, on va essayer de tout faire pour que Lille ne s’en empare pas.»