Huard : « On en demande beaucoup aux jeunes, leur manque de maturité les rattrape, surtout si on doit jouer un maintien sur les 5 derniers matches »

Suite des observations présentées sur GOLD FM par l’ancien portier girondin Gaëtan Huard. Ce coup-ci, « Guéguette » aborde la question de la jeunesse de l’équipe, pour savoir si elle est, ou non, vraiment un souci, et se projette sur le match de ce soir contre le Gazélec d’Ajaccio, estimant que Bordeaux ne doit penser, au moins dans un premier temps, qu’au maintien en Ligue 1.

« La jeunesse, on ne peut pas s’en plaindre non plus, il faut bien l’accepter car c’est la politique du club. Et puis, si l’équipe ne marche pas, c’est aussi car certains joueurs plus expérimentés sont parfois, ou étaient, un peu trop dans le confort et ne donnaient pas satisfaction en amenant leur vécu. Les jeunes, Vada, Ounas, Guilbert, Crivelli, ont amené leur talent, car ils en ont, et même s’il manque des Carrasso, Plasil, Maurice-Belay et Pallois pour les encadrer, ils sont essentiels pour dynamiser le collectif. Mais ils vivent aujourd’hui un contrecoup, qui est normal, car ils sont tous seuls et ne peuvent pas se révolter sans les cadres ou souffler de temps en temps, quand l’effet de surprise ne marche plus après des adversaires. On leur en demande beaucoup, leur manque de maturité les rattrape, surtout si on doit jouer un maintien sur les 5 derniers matches. Honnêtement, je crois que leur insouciance ne suffira alors pas, donc évitons-nous de vivre ça Ça aurait été mieux pour eux d’apprendre avec des anciens dans une équipe plus en forme, mais c’est trop tard pour regretter. Je continue également de penser que Paul Bernardoni est un jeune et bon gardien, un futur très bon même. Il a du talent, il est prometteur. Mais là, sa phase d’apprentissage est très compliquée et lourde de conséquences pour le club qui est dans une situation très délicate au classement, avec une urgence de points qui se trouve dès maintenant, pas à 4 matches de la fin, et des grosses échéances qui arrivent, aussi bien Ajaccio que Toulouse ou Paris, chez nous.

(…) On a de la chance d’avoir encore 10 matches à jouer pour finir la saison au mieux. Il faut une concertation collective, un groupe soudé, sans tomber encore dans l’opération commando car il y a le temps pour prendre les 5-6 points salutaires. Mais si tu ne bats pas Ajaccio chez toi, si on ne termine pas ce match avec 40 points, on va être clair, tu vas te battre pour le maintien jusqu’à la fin de saison et tu vas aller à Toulouse au match suivant en étant dans le doute. Attention, car il y a eu un changement de coach, plus l’orgueil d’un petit derby malgré tout, et vous verrez qu’ils vont vous marcher dessus, parce qu’intrinsèquement, ils ont beau être au fond du trou moralement, il y a des bons joueurs de football à Toulouse. Même relégable, c’est une équipe qui peut te poser des problèmes. Donc prenons déjà ces trois points face au Gazélec, en étant bon défensivement, pertinents tactiquement. Si possible sans prendre de but parce que j’aimerais bien entendre les défenseurs dire, au final, qu’on n’a pas pris de but et que c’est une bonne chose. Conte Nice, après le 0-0, il y avait une grosse satisfaction de ce côté-là, ce qui prouvait aussi un soulagement par rapport à cette petite psychose de prendre trop de buts. Partons avec cet esprit-là, de ne pas prendre de but, et tentons de profiter au mieux des quelques situations que l’on aura, ce sera une première étape. Mais attention, quand je dis qu’il faut penser à ne pas prendre de but, cela ne veut pas dire jouer bas, tous derrière. On peut très bien jouer en bloc équipe, serré et haut, pour empêcher les adversaires de jouer sans se faire percer notre pressing. Quand on presse l’adversaire, surtout en jouant à domicile, qu’on l’étouffe dans son camp et ses trente mètres, il dégage le ballon rapidement. Et si toi tu es bien positionné, tu vas le récupérer sans problème et repartir à l’attaque. »