Florian Brunet : « On sait qui a pris les décisions sportives, on sait qui devra rendre des comptes »

Ultimes extraits du podcast de ‘Girondins Analyse‘ d’hier soir. Ici, Florian Brunet, l’un des leaders des Ultramarines Bordeaux 87, révèle une partie des coulisses liées aux relations des Ultras avec les joueurs et le club. Des relations indépendantes (surtout financièrement), mais qui ont fait ressentir à Florian et aux UB que l’effectif actuel et la direction des Girondins étaient composés de bonnes personnes, en qui ils ont envie de croire… Avec prudence cependant ; car Florian se méfie de plusieurs choses dans son long récit.

« Dimanche, pour le match contre Marseille, il y a tout un contexte particulier qui fait que c’est un match charnière. Il faut que ce soit un détonateur, un match fondateur ! Je crois vraiment qu’il y a des joueurs de qualité dans cet effectif, des mecs sains –  et ça n’a pas toujours été le cas avant –. Quand on va à la Garden Party du club, en début de saison, vu qu’on nous invite, on en profite pour voir les joueurs, leur parler, aller vers les nouveaux pour les connaître. Et cette année, on a été frappé, en bien, par le fait qu’ils soient restés très longtemps, en étant avenants, et pas juste là pour la photo. On a vraiment senti des personnes sympathiques, saines. On pensait que c’était très révélateur. Mais après, il faut voir sur la durée, sans être trop confiant non plus – et peut-être qu’on l’a été trop ce soir-là -, même si on est un peu obligés de croire en eux et de leur véhiculer un message d’espoir, de combativité. Cette saison, au moins, on n’a pas remarqué de dérives comportementales frappantes, notamment dans les lieux nocturnes où on a des yeux pour voir s’ils sont pros… Donc les soucis sportifs du moment, ça doit être un problème mental, un manque d’esprit de corps. On espère, aussi, que le club a fait attention à ne pas retomber dans un communautarisme au niveau du vestiaire. On ne veut pas créer de polémiques avec ça, on tirera des bilans après, mais par le passé ça a été un souci récurrent au club : il y avait les Sud-Américains, les Blacks, les Bordelais, les Blancs… Même s’ils s’entendent bien, ça peut poser problème, inconsciemment, car il n’y a pas d’esprit de corps mais des bandes. Le danger vient aussi de la jeunesse globale de l’effectif. Ce ne sont pas encore tous des bonhommes, ils doivent encore apprendre la rigueur et savoir tous les bons comportements. Je pense notamment à Malcom, qu’on récupère à 20 ans et pas à 25 ans… Il doit peut-être encore apprendre à se remettre en question.

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Après, on ne tire pas encore de bilan. On attend au moins dimanche soir, 23H, après le match contre Marseille. On verra alors la décision à prendre, s’il faut en prendre une. Mais aujourd’hui, on est là dans l’union sacrée, le positivisme, la motivation, l’ambition. On sait qui a pris les décisions sportives, donc on sait qui devra assumer et rendre des comptes, que ce soit en bien ou en mal. C’est bien d’avoir des idées, on les voit, et elles sont intéressantes, avec  des choix tactiques qui sont clairs – bien que clivants -. Il y a un vrai projet, des choix forts de la part de Jocelyn Gourvennec, soutenus par le club… mais si tout ça ne marche pas… Depuis Laurent Blanc, je n’ai pas souvenir d’un coach qui a eu autant de joueurs souhaités sur un été. Et on l’a dit au club. Ils l’assument. Mais tout le monde devra rendre des comptes. En bien ou en mal. On verra. Mais ce n’est pas encore l’heure.

Par le passé, on avait appuyé pour qu’une personne fasse le lien au niveau de la direction. On l’a eue avec Ulrich Ramé, et on trouve qu’il occupe bien son rôle. Après, même si l’entraîneur a beaucoup de responsabilités, le crédit lui a été donné par le club. Ramé, Martin et Nicolas de Tavernost ont aussi des avis, des choses à dire. Mais chacun son rôle. Personne n’a de blanc-seing, on jugera les résultats. On doit au moins être européens, sinon c’est un échec. Pour l’instant, il ne faut pas tout brûler, car il y a au moins eu des signes d’ambition cet été. Acheter Malcom à 100%, investir sur Sabaly, mettre 10 millions sur De Préville… Il y a quelques années, on ne l’aurait peut-être pas fait. Alors attendons au moins 2 jours de plus et la fin du match de Marseille pour commencer à tirer des bilans, à partir de nouvelles indications. »