Faubert : « J’ai un décalage avec la mentalité française, avec la façon d’aborder les matches »

Nouveaux extraits du dernier entretien de Julien Faubert à Foot Mercato. L’ancien latéral droit des Girondins, qui découvre le championnat écossais avec Kilmarnock depuis quelques jours à peine revient sut ce choix de carrière.

« Il y a eu trois offres concrètes de l’étranger. Deux des États-Unis et
l’une d’un bon club chypriote. Mais je n’ai pas eu la lucidité et
l’intelligence de répondre positivement, ou même de répondre tout court à
ces offres, car je pensais que j’allais avoir mieux tout simplement
.
Mais quand on rate le train, c’est assez compliqué de le reprendre
surtout à cette période-là où beaucoup de joueurs étaient sur le carreau. Je ne voulais pas rester en
France. J’avais de l’espoir de retourner en Angleterre, en Championship
(D2). Depuis que je suis parti d’Angleterre, c’est assez compliqué car
j’ai un décalage avec la mentalité française, avec la façon d’aborder
les matches en France
. L’Angleterre, ça a été 5 années merveilleuses de
ma carrière. On a tout là-bas. L’engouement, des matches de très haut
niveau, c’est un rythme qui me convient. Je suis tombé amoureux de la
mentalité et du football anglo-saxon. Ma première idée était d’y
retourner. J’ai eu des touches mais ça n’a pas été au bout.

J’ai rejoint ma famille qui vit à Barcelone. Je me suis
entraîné tous les jours avec l’Hospitalet, une équipe de troisième
division. Les matins, j’avais un entraînement. Je touchais beaucoup le
ballon. J’avais aussi un entraîneur personnel. Tous les soirs, j’allais à
la salle pour garder la forme. On peaufinait l’aspect physique, la
musculation, le cardio. Le but était de garder un minimum de forme et
d’éviter de prendre du poids. Être dans un groupe, s’entraîner tous
les jours m’a manqué. Même si je me levais tous les matins pour aller
m’entraîner, ce n’était pas pareil. Je ne faisais pas partie intégrante
d’un groupe. Je suis un compétiteur dans l’âme donc les matches,
l’adrénaline me manquaient
. Ça a été une très longue traversée du désert.
C’était compliqué, surtout psychologiquement. Je savais que j’étais
encore compétitif. Je sais que j’ai encore trois ou quatre ans devant
moi. Mon corps répond bien. Ça a été dur mais je savais qu’à un moment
donné, ça allait bien tourner. J’ai été pro à l’âge de 17 ans. J’en ai 32
aujourd’hui. Je sais comment cela se passe dans le football. On vous
oublie vite
. C’est ma passion, mais c’est un milieu qui n’est pas
forcément agréable. Dans cette période difficile, j’ai pu compter sur
mes enfants, mes proches, des amis agents. J’ai passé 6-7 mois
difficiles. Mais c’est plus facile quand on est entouré.
Je
connais bien le nouvel entraîneur de Kilmarnock (Lee Clarck), qui est arrivé il y a
trois semaines. Il a un gros bagage et a beaucoup coaché en
Championship. Il a une vision du football qui me convient parfaitement.
Quand il a su que je n’avais pas d’accord avec Saint Jonhstone après mon essai là bas, il m’a
demandé de venir pour une semaine. Il voulait voir comment je me sentais
physiquement, si je pouvais tenir au moins 70-80 minutes. Il a été
surpris. Ça s’est fait naturellement. Je suis motivé. Motivé par l’envie de
rendre ce qu’on m’a donné. Le club et le coach m’ont fait confiance. Je
suis le premier joueur qu’il a fait signer depuis son arrivée. C’est un
club méconnu en France, mais c’est un club doyen en Ecosse et très
professionnel. Je me sens super bien ici. Je suis motivé pour aider le
club parce qu’on est mal classé, même si ça ne remet pas en cause la
qualité de l’équipe
. Vu la façon dont on aborde les matches, on ne
mérite pas d’être à cette place. On est avant-dernier. L’objectif est de sortir de la zone des
playoffs. On est ex-aequo avec le premier non relégable. On veut
grappiller des points dans ce championnat qui va très vite. Si on peut
rattraper cette 6ème place (sur 12 NDLR), voire au-dessus, ce serait bien
.

Je vais essayer d’apporter mon
expérience, mon vécu de footballeur et d’encadrer certains jeunes, vu qu’on a une équipe jeune. Je vais jouer mon rôle d’ancien comme à
Bordeaux. Mon second objectif est de me relancer. Je sais que je peux
encore jouer donc j’ai besoin s’accumuler des matches, des minutes. Je
veux montrer que je ne suis pas fini. J’ai signé jusqu’à la fin de la saison. Je
suis concentré sur l’équipe. Après on verra ce qu’on compte faire avec
mes représentants et le club
. Pour le moment, mon objectif est de
revenir à mon meilleur niveau et surtout d’aider le club à sortir de
cette situation. »