Fargeon : « Un buteur, pour s’exprimer, doit avoir la confiance, en lui et celle des autres »

Consultant pour Girondins TV et ancien attaquant du club au scapulaire en 1986-88 puis 90-92, Philippe Fargeon a apporté son éclairage sur les problèmes des Girondins pour marquer à Rennes (1-1), et plus globalement pour marquer tout court. En effet, sans Cheick Diabaté, Bordeaux ne marque presque plus (1.53 buts et 1.93 points par match avec lui contre 0.72 et 1.09 sans lui). L’ancien international français (7 sélections, 2 buts) a ainsi fait un focus sur l’adaptation difficile d’Isaac Kiese Thelin qu’il compare avec le retour en grâce d’Emiliano Sala via son prêt à Caen.


« Il y a des matches comme ça, où ça ne veut pas rentrer. La seule solution, évidemment, c’est le travail devant le but à l’entraînement. Il faut bien se préparer, trouver le cadre tous les jours, surtout pour un buteur. Moi, quand je jouais, je faisais toujours une demi-heure devant les cages à l’entraînement, car pour marquer, il faut cadrer. C’est la base du foot. Et il n’y a pas de secret, ça passe par le travail. (…) Les appels d’Isaac Kiese Thelin ne sont pas suffisant, il faut apprendre à jouer avec lui car l’équipe n’a pas encore l’habitude. Lui doit continuer de proposer des appels, de se montrer, et quand le ballon finira par arriver il le mettra au fond et là ça changera tout. Il doit vite prendre confiance. Il est venu pour marquer et quand on verra qu’il est capable de le faire, instinctivement, on va plus le chercher. Qu’on lui laisse le temps. S’il avait marqué dès son premier match c’est sûr qu’on ne dirait pas ça, mais ça se jour à peu de choses : une barre, un pied sur a ligne pour sauver le but… Il n’a qu’une solution de toute façon, persévérer.

(…) Un buteur comme Sala, c’est très simple. Pour s’exprimer il doit avoir la confiance, en lui et celles des autres. Vous pouvez prendre le meilleur attaquant qui soit, si vous ne voulait pas jouer avec lui, il ne marquera jamais. Un but important comme il en a marqué, ça peut tout relancer. Je ne dis pas qu’à Bordeaux, on jouait contre lui, mais on n’est pas allé le mettre en confiance en le cherchant dans le jeu. Sur un centre, vous allez avoir tendance à jouer derrière si vous ne faites pas confiance à l’attaquant, même seul contre deux ou trois, alors que si vous croyez en lui, comme à Caen pour Sala en ce moment, vous allez tenter de le trouver. C’est ça la différence et le problème de Bordeaux en ce moment en attaque. »