Fargeon : « Même si Tigana, Girard et Lacombe ne s’entendaient pas tous, il y avait un tel respect du maillot que tout le monde tirait dans le même sens »

Dans un entretien sur sa carrière, accordé à L’Equipe, l’ancien attaquant des Girondins, Philippe Fargeon, s’est remémoré des souvenirs à propos des joueurs qu’il avait côtoyés et aussi de ses anecdotes de vestiaire.

« En fait, j’aimerais revoir toute l’équipe des Girondins du doublé de 1987. J’en ai revu plusieurs l’automne dernier, à l’enterrement de Domi (Dropsy). Nous n’avons jamais fait de repas ensemble, et c’est bien dommage. Même si Tigana, René Girard et Bernard Lacombe ne s’entendaient pas tous, il y avait un tel respect du maillot que tout le monde tirait dans le même sens.

(…) En 86, on attendait Michel Platini et c’est moi qui suis arrivé de nulle part à Bordeaux. Bernard Lacombe avait annoncé qu’il arrêterait sa carrière en fin de saison et il y avait déjà Zlatko Vujovic, José Touré et Jean-Marc Ferreri en attaque. Du coup, Lacombe n’a plus joué, ni eu la fin de carrière qu’il escomptait. Il a eu du mal avec moi, qui lui ai chipé sa place. C’était normal mais c’était son problème.

(…) Je venais d’arriver à Bordeaux et, avant un match à Toulon, j’ai vu Jean Tigana s’échauffer pieds nus avec un ballon. Je me suis alors dit que c’était un autre monde. Il possédait une technique et des mouvements extraordinaires. Moi, si je faisais ça, je me fais deux fractures.

(…) Zinédine Zidane, c’est bien le plus fort contre lequel j’ai joué. Mais s’il n’y avait pas eu Zizou, Christophe Dugarry aurait été le meilleur de sa génération. Il était encore au centre de formation quand il venait s’entrainer avec nous. Et, là, il était exceptionnel. Il possédait une vitesse impressionnante pour sa taille. Le problème, c’est qu’il est longtemps resté un gamin. A défaut de la reconnaissance personnelle, Dugarry a réalisé une carrière exceptionnelle. »

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