Deveseleer : « Une demande en 10 ans, un an et demi pour l’obtenir »

Dans un article publié sur le site de 20Minutes et traitant du climat ultra compétitif qui existe en France dans les centres de formation et les pôles régionaux, c’est un tableau quelque assez dingue qui est présenté. En effet, même si la France possède une réglementation très stricte, le recrutement des jeunes est poussé à l’extrême et des contrats de non sollicitation sont parfois signés pour des enfants âgés d’à peine 13 ans, en contournant les règles de base et en faisant, s’il le faut, déménager toute une famille..

« Aucun club professionnel ne va chercher un gamin entre 8 et 10 ans», assure-t-il. Avant 13 ans, impossible de débaucher un jeune crack dans un rayon supérieur à 100km autour du club. Une fois atteint cet âge limite, il est également proscrit de recruter un jeune qui aurait réussi le concours d’entrée dans un des 11 pôles espoirs régionaux de la FFF. «  explique cependant Matthieu Bideau, chef de la formation et directeur du recrutement des jeunes pousses au FC Nantes.

En lisant ces principes franco-français, bien complexes mais à même d’éviter certaines dérives comme le recrutement d’un petit Japonais de… 9 ans par le Real Madrid, on comprend mieux pourquoi le cas de Valentin Vada, aujourd’hui âgé de 17 ans, fait figure d’exception. Car même si Bordeaux a pris le temps de bien faire en construisant un projet sportif pour le joueur et un projet de vie pour sa famille, il a fallu de longs mois de procédures judiciaires pour que la FIFA accorde sa licence à celui qui est actuellement dans l’effectif de la réserve et passera pro le 1er juillet 2014.

«On a fait valoir que c’était un choix familial. Le papa a trouvé un boulot ici. Je connais bien le coin là-bas, il suffit d’y aller pour se dire que vivre à Bordeaux, c’est quand même nettement plus agréable. devant la justice, on est allé jusqu’à donner des extraits de banque, des factures, des quittances de loyer pour justifier la présence. J’ai dit à la FIFA d’envoyer quelqu’un pour vérifier que la famille était heureuse à Bordeaux et qu’à 8h30 Valentin était à l’école.

Allez sur les sites d’Arsenal ou du Barça. Regardez les nationalités des gamins. Moi ça me rend fou ! En dix ans, on a fait une demande, et il a fallu un an et demi pour l’obtenir. Eux ils ont trois extracommunautaires par équipe de jeunes. Soit ils sont mieux écoutés que nous à la FIFA, soit ils passent par des voies parallèles.»

A la fois un minimum sécurisantes pour les jeunes mais aussi contraignantes pour le recrutement à l’étranger, les règles françaises, qui se superposent aux lois internationales, sont utilisées comme des freins par la FIFA… Et, malgré le dénouement favorable de l’affaire Vada, le bourbier judiciaire qui l’a précédée, ne semble pas près d’inciter d’autres clubs français à tenter le coup. A l’inverse de ce qui se fait dans les autres grands championnats… Où presque rien n’est appliqué face aux clubs les plus huppés du continent.