Dauba : « Même si on en prend 8, on est satisfait d’avoir pu vivre ce genre de choses, d’apprendre »

Sur l’antenne de GOLD FM, l’entraîneur N°1 de la section féminine des Girondins de Bordeaux, Jérôme Dauba, a analysé la défaite, logique et attendue, de son équipe, promue en D1, ce weekend à Lyon, championne de France et d’Europe (8/0).
« 8 à 0 cela reflète bien les choses. Il y a vraiment une dimension d’écart entre Lyon et les Girondins de Bordeaux actuellement. Quand on voit, rien que l’équipe alignée, même s’ils font tourner un peu leur effectif, il n’y a que des internationales sur le terrain : allemande, suédoise, japonaise, françaises. On ne peut juste pas rivaliser aujourd’hui. Mais ce qui est plutôt flatteur c’est que Lyon ne nous a pas pris à la légère, nous a vraiment considérés. On a appris qu’elles avaient même très bien analysé nos matches à travers des vidéos, donc c’est plutôt flatteur pour nous d’avoir cette considération, alors on a essayé de rivaliser un peu, avec nos armes, pendant tout le match.

Toute la semaine, même durant la causerie d’avant-match, à aucun moment on a parlé de résultat. On ne s’est focalisé que sur le contenu, on s’était fixé des objectifs défensifs, à la perte du ballon, et offensifs, dans la sortie de balle sous pression, ce qu’on a très bien fait, et également sur le plan mental. On a essayé de mettre en place ces choses, on n’a rien lâché du début à la fin, on a vu des filles qui ne sont jamais désunies et qui ont été solidaires. Contrairement au match de Saint-Étienne où on avait pris une claque, là c’est le jour et la nuit dans le contenu. On a même plutôt des motifs de satisfaction à retenir. Ces matches, on s’en sert comme d’une expérience, pour apprendre. On est là pour cela, et à la fin, même si on en prend 8, on est satisfait d’avoir pu vivre ce genre de choses. On jouait face à la meilleure équipe d’Europe, ne l’oublions pas, donc c’est une chance pour nous de pouvoir se mesurer à eux, et à ces joueuses. On doit apprendre de ce match, sur le plan collectif, technique. Et il y a des satisfactions. (…) L’objectif, les filles l’ont gardé en tête tout au long du match et on essayé de l’atteindre en étant toujours unies et en appliquant le plan de jeu travaillé, c’était de leur marquer au moins un but. Et les filles croyaient vraiment qu’elles pouvaient, par moments, les mettre en difficulté. Et c’est déjà très intéressant d’être dans cette démarche.

(…) Contre Saint-Étienne, le contenu n’avait vraiment pas été bon, dans tous les domaines du jeu. Mes joueuses ont mieux vécu les choses contre Lyon. Au niveau physique, technique et mental. Elles ont fait les efforts, elles ont su se gérer, elles se sont encouragées et sont allées au bout de ce qu’elles pouvaient faire. Dans un sens, elles ont rivalisé car elles savent qu’elles ont essayé de mettre en place le plan de jeu travaillé durant la semaine. Donc elles ne sont pas ressorties dépitées, au contraire, mais plus motivées, en se disant qu’elles avaient encore une marge de progression, et que ce match doit nous servir au mieux pour préparer au mieux les matches de Guingamp et de Soyaux, qui sont importants. Les filles sont vraiment reparties motivées pour la suite. Pour moi, en tant que coach, il y a quand même une petite frustration, car j’ai essayé de pointer du doigt des faiblesses que Lyon pouvaient avoir, dans la profondeur, dans la manière de déjouer leur pressing, dans nos appels, mais qu’à chaque fois, quand on pouvait avoir des bonnes occasions de les contrer, la différence athlétique faisait qu’on était impuissant. Dans le jeu, elles sont très bien organisées, elles alternent du jeu court en une ou deux touche(s) de balle, avec du mouvement partout, puis du jeu long quand on bloque les solutions courtes ; puis elles ont des individualités qui peuvent changer le rythme du jeu. C’est dur, à notre niveau, de s’inspirer de ce qu’elles font, mais dans le jeu de possession il y a des choses à retirer. »