Carrasso : « Besoin d’être prêt au moment où ça démarre, plus que de me mettre dans les conditions »

Voilà, encore, un extrait de la passionnante discussion, tenue sur GOLD FM, entre Gaëtan Huard et Cédric Carrasso sur le métier de gardien de but. « Carrasse » et « Guéguette » échangent ici sur la manière de préparer les matches.
CARRASSO : « En tant que gardien, on tente de se donner des objectifs par rapport au match qui arrive, aux matches passés. On est dans un poste très individualisé donc on rentre vraiment dans le détail, et après il y a le ressenti des situations de jeu, avant et pendant. Depuis quelques temps, il y a un seul type de ballons pour toutes la Ligue 1, mais avant il y avait presque un genre différent partout où on allait, donc ça compliquait les choses, même si maintenant notre adaptation se fait aussi davantage au terrain. Mes ressentis sont plus sur ces choses là, car contrairement à ce que disait Gaëtan tout à l’heure, pour lui, moi je n’arrive pas, dès l’échauffement, à savoir si je suis bien ou pas. Je peux faire un échauffement pourri et être bien dans le match ou faire un super échauffement et avoir un coup de moins bien durant la rencontre. Pour moi, ça se joue surtout sur les premiers ballons et, encore plus, sur la manière dont moi et l’équipe on rentre sur le terrain.

(…) Avant les matches, ça dépend, selon mes besoins. Il y a des moments où je veux du calme, et c’est vrai que je suis assez solitaire. J’ai une préparation spéciale avec un kiné 10 minutes avant la reconnaissance du terrain, je ne sors donc jamais pour aller voir la pelouse en arrivant, même en Coupe d’Europe. Par le passé je le faisais un peu, mais aujourd’hui c’est très rare. Cela peut m’arriver une fois tous les deux ans on va dire (rires). Mais avec l’expérience, l’âge, j’ai évolué et j’ai besoin d’être prêt pile au moment où ça démarre, l’échauffement puis le match, plus que de me mettre dans des conditions pour être prêt. Voilà, c’est assez bizarre, je sais… »

HUARD : « C’est très personnel ce genre de choses. Quand je jouais à Bordeaux, ça m’arrivait d’aller à la petite supérette, juste avant de partir à l’échauffement, parce que j’avais envie de manger une barre chocolatée. Je partais avec le survêtement, les baskets, et j’allais acheter un truc à côté. A Lens, je me rappelle que restais le plus longtemps possible à l’extérieur, je discutais avec des amis, des supporters. J’avais mes habits de foot en dessous du manteau, j’avais déjà été massé, je n’avais plus qu’à mettre les chaussures au dernier moment pour aller m’échauffer. Je n’avais juste pas envie d’être enfermé, cloîtré. J’ai un problème avec le fait de vivre football, de dormir football, de manger football, tout le temps ; Je trouve qu’on vit son match cinquante fois avant dans sa tête en étant ainsi, donc j’essayais d’être le plus libéré possible, même le jour du match, mais dès que j’allais à l’échauffement il y a un truc qui se mettait en route et je savais que c’était là que ça commençait. »