Bénédet : « Aujourd’hui, tout reste encore à faire avec Vada, et avec d’autres »

Dans le prolongement de son analyse comparative des formations en France et en Chine, Alain Bénédet, estimant que la formation française reste bien meilleure, évoque cependant des problèmes, qu’il a notamment pu constater en étant entraîneur adjoint à Sochaux et Bordeaux.

« En France, dans notre formation, je vais généraliser, mais je trouve que certaines équipes de jeunes, dans des centres, bossent moins que des groupes pros. Alors que, à un certain stade, il faut préparer les jeunes à entrer dans la catégorie des pros, en les faisant s’entraîner davantage. Ensuite, il faudrait leur donner beaucoup de leçons en matière de communication, qu’ils sachent vraiment mieux ce que c’est d’être un joueur professionnel. Je trouve qu’un jeune qui arrive en pro et qui fait 5 ou 6 matches va tout de suite vouloir être payé comme un pro qui a galéré pendant 4 ans pour avoir un statut. Ça va trop vite. Mais c’est vrai qu’avec les agents et la concurrence des pays étrangers qui risquent de nous piquer un joueur si on tarde à le faire signer c’est compliqué de ne pas aller trop vite, de ne pas mettre les jeunes sur un piédestal… Pourtant, ils ont encore beaucoup à apprendre.

A Bordeaux, le centre de formation est bon, il y a de quoi faire. Mais il faut être patient. Quand on est arrivé à Bordeaux, on nous disait que du bien du petit Vada, que c’était le nouveau Messi, qu’il avait énormément de talent. Et quand on l’a pris aux entraînements, et ça a traîné, le temps qu’il soit qualifié administrativement, on a vu des qualités, oui, mais pas de là à parler d’une star. On l’a, je crois, trop mis en avant, trop tôt. Il a peut-être aussi un peu pris la grosse tête. Mais finalement, Sagnol l’a mis dans l’effectif quand il y a eu des blessés et il a pu tiré son épingle du jeu, après avoir pourtant mis du temps à pointer le but de son nez. Aujourd’hui, tout reste encore à faire avec lui, et avec d’autres. On verra cette année. C’est à l’entraîneur, avec le club, d’ouvrir la porte aux jeunes du centre de formation. Ce qui n’est pas facile quand il y a un effectif pro avec beaucoup de joueurs confirmés, à moins qu’il y ait de la casse… Une année blanche peut arriver, mais vu le coût de la formation il faut que 2 ou 3 jeunes sortent très régulièrement afin d’avoir des retombées par rapport à l’investissement. »