« En France, c’est presque tout le temps le coach qui fait le recrutement lui-même. On marche sur la tête »

Article très intéressant du site de So Foot consacré aux « cas d’école » de Yacine Brahimi (ex-Rennes, aujourd’hui à Porto), Kévin Mirallas (ex Lille et Saint-Étienne, aujourd’hui à Everton) et Grzegorz Krychowiak (ex Bordeaux et Reims, aujourd’hui au FC Séville), trois joueurs « mésestimés ou incompris » par leur clubs formateurs et par la Ligue 1 selon l’article. Gilles Favard, ancien recruteur de Nantes, et Yvan le Mée, agent de joueurs (notamment Romain Alessandrini et, anciennement, Florian Marange), donnent chacun des avis critiques sur la façon de recruter et de vendre des clubs français et les appuient de quelques exemples. Voici certains de leurs propos, dans lesquels Bordeaux n’est pas épargné.

Favard
: « Krychowiak, il aurait dû percer à Bordeaux. Mais c’est, une nouvelle fois, une erreur de casting. Ils le prêtent en National à Reims où le gars fait remonter presque à lui seul Reims de National en Ligue 2 et personne ne se pose de questions. Il est ensuite prêté à Nantes où il est titulaire. Bordeaux le vendra au final 200 000 euros à Reims (800 en vrai NDLR)… Tu vois la connerie quand tu sais que le club l’a vendu 4 millions cet été. (…) T’as plein de bons joueurs de l’Est qui valent rien, et nous, on s’entête à acheter en Afrique ou alors à payer une fortune pour des joueurs d’Amérique du Sud moisis. T’as qu’à regarder la Bundesliga, eux ont des filières en Europe de l’Est et ça marche plutôt bien. Par exemple, je peux te dire que le Biélorusse est une valeur montante. Ce sont de bons joueurs et ils ne valent pas un caillou. Mais c’est pas pour autant qu’il y a un club qui va être foutu d’investir dedans. Tout simplement parce que les clubs français ne connaissent rien au foot. »

« Dans un club étranger lambda, t’as une cellule de recrutement, des scouts envoyés à l’étranger. Ce n’est pas l’entraîneur qui s’occupe de choisir ses joueurs. Le coach, il a autre chose à foutre. D’abord parce que c’est pas son rôle, puis parce que, bien souvent, un coach est incapable d’identifier les bons joueurs. En France, c’est presque tout le temps le coach qui fait le recrutement lui-même. On marche sur la tête. »

Le Mée : « Il y a 7 ans, j’ai appelé Bordeaux pour Falcao. On m’a dit qu’il n’était pas assez grand, pas assez costaud… Il coûtait 5 millions, Monaco l’a payé 60 millions en 2013. »