Sané : « Je ne me suis même pas entraîné, Battiston m’a dit qu’il me signait tout de suite »

En visionnant le replay du passage de Lamine Sané sur BeINSports lundi
et en écoutant la façon dont Alexandre Ruiz mène son entretien au moment
d’aborder la trajectoire de l’enfant de Lormont on soupçonne le
présentateur du « Club » et ses équipes d’avoir bien écouté l’interview Girondins Analyse faite du N°6 des Girondins en mai dernier.

En
effet, toutes les anecdotes sur le parcours de l’actuel capitaine des
Girondins sont ressorties une à une : les débuts en amateur à Lormont,
au Stade Bordelais, une descente lors de sa saison au… Cap d’Agde, une volonté d’arrêter le foot et de faire du hand, puis un essai à… Sochaux avec un certain Francis Gillot et finalement, les Girondins qui le rattrapent juste à temps, l’intégrant à leur centre de formation directement par la case CFA.

« Honnêtement
oui, à 20 ans, je suis revenu à Lormont, avec mes amis, je passais des
bons moments. Je jouais toujours défenseur, comme avant au Cap d’Agde,
où j’avais fait une bonne saison malgré une descente, il faut bien le
préciser… Mais il n’y avait aucune manifestation autour de moi,
donc je suis rentré près de ma famille. Parfois, on ne se prend pas la
tête et ça vient, alors que des fois on veut trop forcer et le destin ne veut pas…

Lors
de mon essai à Sochaux, j’ai d’abord passé deux jours là bas avec
Bernard Genghini, puis avec Francis Gillot pendant 4 semaines. Bordeaux a
alors été alerté par Lormont et j’ai donc été aussi faire un essai avec Patrick
Battiston qui m’a contacté. On a beaucoup discuté, et je ne me suis
même pas entraîné je crois car il m’a dit qu’il me signait tout de
suite. Sochaux me proposait un contrat pro et Bordeaux un contrat amateur, mais le coach Battiston a été convaincant. Parfois, il y a aussi une petite voix dans ta tête qui te dit des choses…
J’ai
fait confiance à cet entraîneur qui m’a dit que j’arriverai à mes fins
en étant toujours à l’écoute, et en voulant encore travailler. Si
j’en suis arrivé là aujourd’hui, c’est aussi en partie grâce à lui car j’ai mis
mon destin entre ses mains quand j’avais déjà 21 ans. »

Sané termine aussi par évoquer ses débuts en Ligue 1, là encore dans un contexte très atypique et avec une faculté à saisir sa chance assez incroyable.

« Avant ma première titularisation en L1 (13 décembre 2009 à Lyon), Michaël Ciani se fait mal au dos pendant l’échauffement. Il me dit « Je ne peux plus jouer, c’est toi qui rentre en scène ».
J’avais Lisandro Lopez au marquage, on gagne 1-0 et à la fin il vient
me serrer la main. (…) Sur le moment, on ne réalise pas trop cette
ascension. Ça nous tombe dessus, on n’a pas le temps… Des fois, quand
je prends un peu de recul, je me dis que j’ai la chance de faire le plus
beau métier du monde, celui que j’ai toujours rêvé de faire et c’est
vrai que c’est extraordinaire. J’ai toujours été persuadé que je
pouvais y arriver. Ma mère me poussait plus vers les études, mais je
voulais être footballeur. Aujourd’hui, elle est très heureuse et fière
que je sois aux Girondins de Bordeaux. »