Triaud : « Sala, on ne l’a pas aidé non plus »

Après avoir annoncé à 20 Minutes qu’Emiliano Sala ne devrait pas jouer samedi avec son club de prêt Caen contre son club « propriétaire », les Girondins de Bordeaux, le président Jean-Louis Triaud a donné des explications plus complètes à GOLD ainsi qu’à France Bleu.

« Je pense que Sala a toujours prouvé son potentiel en jouant ailleurs que dans son club formateur, que ce soit à Orléans, Niort ou Caen maintenant. On savait qu’il avait un potentiel, mais on savait aussi qu’il avait du mal à l’exprimer à Bordeaux. Est-ce qu’il y a un blocage chez lui, qui fait que c’est toujours plus difficile de prouver dans son club formateur ? Peut-être qu’il se mettait un peu trop de pression ? On ne l’a pas aidé non plus quand on prétend qu’il rate des matches et des buts faciles. Là, il joue dans un club qui n’est pas le sien, où il était en difficulté, il a donc probablement moins de pression à gérer. Je pense qu’il est surtout moins inhibé qu’à Bordeaux et c’est là le côté positif pour nous. Une fois qu’il aura pris confiance en lui au niveau de la Ligue 1, ce sera tout bénef pour lui et pour le club. Car non, on ne veut pas le lâcher. S’il a été prêté à Caen, en L1, alors que beaucoup de clubs le voulaient, c’est qu’on savait qu’il aurait bien un temps de jeu suffisant et qu’après le National et la Ligue 2 c’était important qu’il joue en Ligue 1.

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(…) Non, il ne jouera pas contre Bordeaux ! C’est ce qui était convenu depuis le départ. Il semblerait que les dirigeants de Caen n’avaient pas bien compris, donc on leur a rappelé. Je trouve cela tout a fait légitime, car on paie quand même la plus grosse partie de son salaire. Et puis Caen s’est rétabli et n’est pas dans une situation si difficile qu’en décembre, il n’y a donc pas tant d’urgence. Aussi, ce n’est pas très sain qu’un joueur qui doit revenir chez nous soit notre adversaire d’un soir. Chez lui et chez nos défenseurs il y aurait une gêne, même si les joueurs diraient le contraire comme quoi ce serait un adversaire comme un autre. Si on doit faire un tacle qui peut faire mal, pour un défenseur, on aura plus de retenue contre un ancien et futur partenaire que contre un adversaire inconnu.

(…) A chaque fois qu’un club prête un joueur, ou au moins 9 fois sur 10, ça se passe comme ça, même si ce genre d’accord ne peut pas s’écrire. Quand on dit qu’on prête un joueur en payant le salaire on demande que le joueur ne joue pas contre et basta. Avec des gens de parole il n’y a pas de problème, donc on verra si les dirigeants de Caen sont des gens de parole. Mais je ne m’inquiète pas. Le joueur aussi était averti qu’il ne jouerait pas contre nous quand il est parti. S’ils ne respectent pas leur parole, on verra… Mais je ne me mets même pas dans cette configuration. Caen nous battra peut-être, mais pas grâce à un joueur salarié chez nous. »

Du côté d’Emiliano Sala
(déjà 4 buts et 2 pénaltys obtenus en 5 matches), le son de cloche est bien moins clair et la responsabilité est mise sur ses dirigeants, ceux des deux clubs. Lui affirme vouloir jouer…

“J’attends les infos de mes dirigeants. J’ai envie de jouer, comme à
chaque match, mais la décision ne dépend pas de moi. Les deux clubs vont
régler ça entre eux, moi, je suis à l’écoute.
En tout cas, s’il faut
jouer, je suis vraiment apte à 100%.”