Tholot : « Qu’on retienne que j’ai été un vrai pro »

Rappelé en fin d’année dernière pour reprendre place sur le banc du FC Sion en Suisse et maintenir en D1 un club où il a joué et même coaché, l’ancien attaquant bordelais Didier Tholot accorde un bon entretien à la presse helvétique et revient donc sur sa mission de sauvetage.

« Il y a un lien assez particulier avec Sion. Que cela soit en tant que joueur ou bien entraîneur, j’ai à chaque fois eu une relation très forte avec le club. Après, c’est une question de timing, j’avais fini à Bastia et Sion avait grand besoin d’un entraîneur. J’aurais pu aussi rester sur l’image que j’avais laissée ici avec un maintien et un sacre en Coupe de Suisse. Mais, j’avais envie de relever le défi. J’ai toujours fonctionné comme cela. Je ne suis pas carrièriste et attiré par tout ce qui brille. Personnellement, c’est les défis qui m’importent avant tout.

(…) Obtenir des points, c’est primordial. Pour le faire, il faudra bien que l’on arrive également à engranger des victoires à l’extérieur. Surtout, il faut que l’on puisse se persuader que l’on est capable de gagner parce que dans cette équipe il y a du talent. Pour prendre des points, les joueurs devront jouer ensemble, l’un pour l’autre, et non pas l’un à côté de l’autre. Jusqu’à présent, chacun faisait son boulot dans son coin sans se préoccuper des collègues. On doit corriger cela afin de présenter une âme et un état d’esprit d’équipe. (…) Pour l’instant, le long terme se résume à un défi de quatre mois. Je suis venu ici tout seul et je vais donc pouvoir penser au football à 100% pendant cette période. Je vais m’investir pleinement dans ma tâche et je ne vais rien laisser passer. A ce titre, il y a une discipline à avoir pour les joueurs, de la rigueur également, tout en prenant du plaisir et de la joie sur le terrain. Mais, le premier qui mettra en danger l’équipe se mettra lui-même très fortement en difficulté.

(…) Je ne suis pas quelqu’un qui vit avec la pression. Je crois en ce que je fais et en ce que l’on va faire. L’objectif sera de prendre un maximum de points. Les attentes d’un président et d’un entraîneur sont similaires : gagner. Moi, je veux insuffler la rage de vaincre à l’équipe. La pression c’est d’être tenu par l’argent ou par un contrat. Je n’ai ni l’un ni l’autre, je suis venu pour faire mon job du mieux possible pendant 4 mois pour qu’on retienne que j’ai été un vrai pro et que j’ai essayé de transmettre ça à mes joueurs. Je ne m’occupe pas de ce qu’on pense à droite ou à gauche, je ne m’intéresse qu’à faire progresser mon équipe.

(…) Je pense qu’un entraîneur, qu’il pratique en DH ou en première division voire en Ligue des champions, apprend tous les jours. Aujourd’hui, le métier a évolué, il n’est plus uniquement sur le terrain. Si vous êtes uniquement dans vos séances tactiques ça ne va pas, il y a une dimension psychologique, management, très importante. Aujourd’hui, on ne peut pas laisser un joueur de côté, même si on sait que ce sera difficile pour lui dans notre plan de jeu, car on a besoin de tout le monde. Le football suisse est bien méconnu par les grands médias, mais il progresse, rien qu’à voir les très bons résultats de l’équipe nationale, en devenant plus cohérent et compétitif au niveau national et international. »