Bonnissel explique sa méthode via les exemples Rolan et Pallois

Toujours pour Sud Ouest, en plus de présenter les enjeux de son métier de « scout » recruteur (et même de directeur de la cellule de recrutement) des Girondins, Jérôme Bonnissel donne ainsi quelques détails sur la façon d’opérer appliquée par lui et par le duo Bonalair-Marchioni avec qui il fait équipe.

« Le travail de terrain n’a pas de prix », « Savoir se taire plutôt que de faire une mauvaise signature » et « Faire signer un joueur qui va faire du tape-à-l’œil, à Bordeaux, ça ne va pas marcher » sont ainsi des principes de base, qui s’intègrent ensuite à une méthode de travail plus concrète : l’observation de l’entraînement « qui ne trompe pas sur sa manière de se préparer, sur son caractère », celle du match évidemment « Je prends des notes, à l’ancienne, que je rentre ensuite dans notre base de données selon trois catégories : le joueur aujourd’hui, la projection sur l’avenir et puis la note du match, comme un journaliste. On calcule la moyenne parce que le haut niveau, c’est la régularité » et enfin la prise en compte de tous les renseignements possibles sur la personnalité du joueur, son entourage et le club dans lequel il évolue.

Les cas pratiques (et très récents) de Diego Rolan, repéré par Bordeaux « Dans un tournoi triangulaire au fin fond de l’Argentine » et de Nicolas Pallois.sont ainsi cités par Bonnissel pour expliquer des exemples à suivre et même à ne pas suivre en ce qui concerne l’adaptation.

« Des erreurs stratégiques, comme faire jouer Rolan sous la neige à Kiev
quelques jours après avoir disputé la Copa America par 40 degrés et 80 %
d’humidité, ont été commises au début. On a demandé
des trucs inconcevables à ce jeune gamin quand il est arrivé, seul, à Bordeaux
à 19 ans. »

« La première fois qu’on a parlé de Pallois au club, c’était avec Jean-Louis Gasset [adjoint de Laurent Blanc de 2007 à 2010 NDLR], quand il jouait encore à Quevilly. On ne l’a jamais perdu de vue, j’ai une fiche de Thierry [Bonalair] où il est écrit qu’il s’imposerait en Ligue 1 aux Girondins alors qu’il évoluait en L2. Il est grand, il va vite, il est puissant, bon au duel, techniquement pas mal, son seul défaut était qu’il n’avait jamais joué en Ligue 1… Je l’ai proposé la saison dernière, sans réponse. Je suis revenu à la charge parce qu’il y avait un besoin et pas d’argent pour recruter. Aujourd’hui, il nous bluffe par son calme et sa sérénité. Il a acquis un statut, il ne peut plus se permettre de redescendre. »