« Dans les tribunes, ce qui m’a marqué, c’est la pauvreté du vocabulaire des chants de supporters marseillais »

Espèce rare, Pierre est un supporter bordelais vivant… à Marseille (pour la travail). En mai dernier, avant Bordeaux – Marseille, nous l’avions interviewé pour avoir son témoignage d’expatrié chez l’ennemi. Cette fois-ci, notre homme, rédacteur sur le site 90Minutes.fr vous raconte son expérience en terre inconnue… En effet, c’est depuis le virage marseillais, parmi le groupe des « South Winners » qu’il a vécu le match de dimanche.

Le récit de son infiltration est à lire ICI !

« 20h50 : Les responsables des différents groupes de supporters qui peuplent les travées du virage Sud ont prévu un tifo pour l’entrée des joueurs. Pour cela, des carrés de couleur en papier Canson ont été disposés sur les sièges des tribunes. Je constate que, sur ma rangée, je suis le seul à ne pas en avoir. Un doute tinté d’inquiétude m’assaille. Serais-je repéré ?

21h00 : Entrée des joueurs. Déploiement du tifo marseillais. Le seul fumigène alors lancé part du parcage des supporters bordelais. On est là ! #Fierté.

21h48 : Mi-temps. Sur le terrain, je retiens 2 ou 3 grosses opportunités pour Thomas Touré, bien esseulé à la pointe de l’attaque girondine, dont un magnifique enchaînement contrôle poitrine-reprise du droit en pleine course, une reprise du gauche manquée par Thauvin et aussi une parade magnifique de Carrasso devant Gignac. Dans les tribunes, ce qui m’a le plus marqué, c’est la pauvreté du vocabulaire des chants de supporters : « Marseillais allez, allez… », « Allez l’OM, allez… », « Olympique de Marseille ». C’est finalement le classique « Bordeaux, Bordeaux, on t’enc… » qui apporte un peu de fraîcheur dans cette misère lexicale.

22h00 : Je tente de nouer un contact avec un indigène sans pour autant trop me dévoiler. Après l’échange de quelques banalités, il m’explique que « c’est vrai qu’on gueule beaucoup, mais dans le fond, Bordeaux, on les déteste pas ». 10 minutes, plus tard, il chantera avec vigueur, qu’il aurait (soit-disant) niqué ma mère « sur la Cane-Cane-Canebière »… »