Sagnol évoque le 3-5-2, Sertic, Contento et la tactique

Maintenant que la polémique est passée, il serait peut-être ENFIN temps de se pencher sur les autres choses dont Willy Sagnol a parlées ce lundi, lors de son longue interview dans les locaux de Sud Ouest. Car en 1h15, l’entraîneur du FCGB a surtout traité de jeu et de tactique, expliquant l’intérêt du 3-5-2 et sa possible viabilité, les rôles de Jaroslav Plasil et de Grégory Sertic dans cette animation, ses attentes vis à vis de Diego Contento et des latéraux en général, mais aussi son besoin de jongler entre les différents profils des joueurs selon les blessures, suspensions, formes et méformes :

 » Conserver le 3-5-2 est une possibilité. Nous l’avons mis en place pour deux raisons. D’abord car l’adversaire était Toulouse, qui joue aussi comme ça, et à cause de problématiques d’effectif. A un moment donné, j’ai jugé que c’était la meilleure solution pour retrouver un peu de confiance et de solidité car on alternait le bon et le très moyen, même à l’intérieur des matches. Il fallait une base, d’où le changement avec une défense à 3, pour nous obliger forcément à relancer plus directement, à mieux utiliser la profondeur et à gommer un peu le déchet technique.

(…) On a une vingtaine de joueurs valides. Construire un système pour chacun, c’est compliqué. Un joueur comme Jaro Plasil est très intelligent et surtout très expérimenté, il sait s’adapter. Il a vu qu’on était un peu dans le dur et qu’on manquait de confiance, donc qu’il fallait revenir à plus de simplicité. (…) Pour le poste de Sertic, on verra en fonction des matches, des adversaires et es états de fraicheur des uns et des autres. Après, quand Sané, Ilori et Pallois vont revenir… On a aussi Planus, Yambéré, même Faubert qui peut dépanner. Donc il y a des défenseurs. Mais je ne peux pas prédire les problématiques d’effectif qu’on va avoir d’une semaine à l’autre et je ne me projette que de match en match. Sans aller plus loin. Avec Sertic dans une défense à 3, c’est plus facile de jouer plus directement et d’exploiter sa qualité de passe.

(…) Je ne parle pas de défense à 5. Avec 5 joueurs sur la même ligne, vous êtes morts et vous ne pouvez pas ressortir les ballons. Sauf à avoir Ibrahimovic en pointe avec Messi et Ronaldo sur les côtés. Mais pour une défense à 3 donc, il faut avoir les joueurs adéquats  et il faut que ce soit adapté à l’adversaire. Contre certaines équipes, vous pouvez justement vous retrouver à 5 et ça c’est très dangereux pour nous.

(…) Malheureusement pour mes latéraux, je suis particulièrement exigeant avec eux par rapport à ma carrière. En Allemagne, même si vous gagnez des duels, que vous sauvez des buts, vous n’êtes pas considéré comme un bon latéral – on ne parle pas d’ « arrière » latéral – si vous ne faites pas des centres et des passes décisives. Ce n’est pas facile de faire passer ce message car il y a une équipe à animer. Un latéral qui monte, c’est bien, mais si ça montée n’est pas compensée… Un joueur comme Contento s’adapte encore. Quand on sort du Bayern on a parfois l’impression qu’on fait un métier différent. Diego doit se persuader qu’il n’est plus au Bayern et que tout est différent. Mais son passage au Bayern doit le forcer à amener plus. Pour l’instant, il parle encore mal la langue, il découvre une nouvelle vie avec sa femme et sa petite fille, il a été un peu blessé et n’a pas pu enchaîner les matches. On sait que l’adaptation prend du temps pour un étranger donc on espère que le délai ne sera pas trop long…

(…) Les joueurs connaissent ma philosophie, ou plutôt ma conception. Si je me mettais à aligner 7 ou 8 défenseurs ils ne comprendraient pas… Comme tous les entraîneurs, j’ai 3-4 joueurs cadres qui sont les garants des performances pour construire l’équipe. Après, les schémas, entre le 3-5-2, le 3-4-3, le 4-3-3, le 4-3-2-1, le 4-1-4-1 ou le 4-4-2, je crois qu’on les a tous testé. Ce sont les faits de match qui nous poussent à faire des changements, à revoir nos plans, à nous adapter. Le coaching c’est ça, voir les erreurs qu’on fait – et on ne peut pas les voir avant – pour les corriger. (…) Il n’y a pas de méthode Sagnol. Vous ne pouvez pas jouer de la même façon avec Diabaté et avec Sala, avec Touré ou Maurice-Belay, à 3 ou à 4 défenseurs. Car le fil conducteur pour bien s’adapter, malheureusement, c’est l’effectif et les joueurs valides. Si on avait eu l’effectif au complet depuis le début, il y a des animations qu’on aurait sans doute vues plus souvent. «