L’analyse du jeu bordelais par Ali Benarbia

Champion de France (29 matches, 3 buts et 8 passes décisives) pour sa seule saison avec Bordeaux en 1998/1999, l’ancien milieu offensif de Monaco, Paris ou Manchester City Ali Benarbia, désormais consultant pour RMC, a livré, dans les colonnes de France Football, son analyse sur le Bordeaux actuel de Willy Sagnol, qui a encore du chemin à faire pour être comparé à celui dans lequel il a joué, mais présente, selon lui, un vrai potentiel pour faire de bonnes choses:

 » Nous avions des joueurs plus confirmés. C’est plus facile pour juger les mouvements visant à apporter le surnombre, le décalage sans trop s’exposer aux contres. Et puis nous avions une sentinelle, Lassina Diabaté, qui restait en place quoi qu’il arrive.Cette garantie autorisait les autres milieux, Johan Micoud, Michel Pavon et moi-même, à aller de l’avant. Pavon était un joueur très précieux car il savait mettre une dimension de pressing et savait se transformer quasiment en troisième meneur. Pour l’adversaire, ça devenait compliqué. Aujourd’hui, il n’y a pas toujours de sentinelle attitrée car Sertic, qui devrait être un peu leur Lassina Diabaté, a sans doute le sentiment qu’il y a aussi besoin de lui dans la création. Hormis peut-être Plasil, il n’y a pas beaucoup de pourvoyeurs de bons ballons. D’autant que Khazri, qui est peut-être plus un attaquant d’ailleurs, se cherche encore. Je trouve que finalement, c’est le jeune Thomas Touré qui peut leur faire du bien par son explosivité, sa capacité de pénétration avec ses passes, ses dribbles et même ses frappes.

(…) Cette équipe me plait car non seulement il y a du jeu mais aussi un message qui transpire derrière ça. Sagnol a l’air de leur dire « J’ai confiance dans votre capacité à marquer ». Ça tombe bien car je ne pense pas que cette équipe soit faite pour gérer, pour défendre. Alors que, la saison passée, avec Francis Gillot, le discours était peut-être : « Vous n’avez pas forcément les moyens de jouer ce football audacieux, donc restez bien en place ». Çà enlevait peut-être une part d’audace aux joueurs. Cette saison, ce n’est pas le cas. »