« Pas question pour les Ultramarines d’aller dans une autre tribune »

Invité à s’exprimer sur l’antenne de Gold FM ce mercredi dans « Soir de Foot », Florian, un des responsables des Ultramarines Bordeaux 87, est revenu sur les faibles affluences au stade, notamment au Virage Sud, et sur l’ambiance en berne autour des Girondins, surtout lors des matches à domicile. Il a également donné les positions du principal groupe de supporters des Marine et Blanc vis à vis de la situation sportive et économique du club, mais aussi de son évolution, parlant notamment de la direction en place et du futur stade (podcast à écouter ICI !).

Florian a aussi donné des explications détaillées sur la vie des UB87 et du mouvement supporter à Bordeaux, revenant principalement sur l’incident survenu en parcage visiteurs lors de Reims – Bordeaux, entraînant la blessure d’un individu (grièvement brûlé) et la fermeture du Virage Sud pour la réception de Guingamp, le dimanche 20 avril prochain.

« Nous avons communiqué dans la tribune lors du dernier match, avec la distribution d’un tract. Nous ne serons pas à l’intérieur du stade, nous serons devant les grilles rue Albert Thomas, où nous nous rassemblerons. Il n’est pas question pour les Ultramarines d’aller dans une autre tribune que le Virage Sud. Nous assumons, pour l’ensemble des supporters, l’accident qui s’est produit à Reims, même si la punition est discutable sur le fond. Nous ne souhaitons absolument pas aller dans une autre tribune. Nous resterons rue Albert Thomas. Cela nous donnera l’occasion de rencontrer, de communiquer et de dialoguer avec l’ensemble de nos membres pour que des accidents comme à Reims ne se reproduisent plus. Nous ferons aussi la fête entre nous, nous chanterons, et j’ose espérer, que du bord du terrain, les joueurs entendront nos encouragements (…) Tous les supporters qui veulent être solidaires face à cette chose historique – jamais le Virage Sud n’avait été fermé pour des raisons de discipline – et soutenir la tribune historique des Girondins sont les bienvenus, dans un esprit, bien entendu, pacifique (…)

Franchement, on ne sait pas nous-mêmes qui est responsable de cet accident. Si nous ne le savons pas, comment la police peut-elle le savoir ? Le garçon qui a été grièvement brûlé est, je pense, quelqu’un qui a, malgré tout, de l’affection pour nous. Il n’a donc pas souhaité porter plainte. Ni nous, ni la police, ni la justice, ni le club n’ont pu, aux dernières nouvelles, renter en contact avec lui… Il y a eu un silence radio total. Je pense que ce garçon est très triste de ce qui lui est arrivé, on aimerait le contacter – même si on ne se sent pas responsable à 100%, loin de là, de ce qui s’est passé, loin de là – pour lui offrir des cadeaux, des déplacements, lui faire plaisir… Impossible de le joindre. Il n’y a pas eu d’interdictions de stade suite à cette affaire (…)

L’accident de Reims n’a pas été causé par des fumigènes, mais par des artifices particuliers. Des fumigènes non habituels et plus dangereux sont rentrés car il y avait des détecteurs de métaux. Cela amène à la réflexion que nous avons, en dialoguant avec les instances nationales – la LFP, le Ministère de l’Intérieur et les autres choses qu’il y a eu avec les Ultras de France – pour arriver à un compromis, comme cela a pu se faire dans d’autres pays, en encadrant l’usage de fumigènes avec des pompiers, des zones adaptées etc. Il n’y a jamais eu d’actions par rapport à ça pour essayer d’améliorer les choses, juste de la répression en continu. Les fumigènes existent, à Bordeaux, depuis que le Virage Sud est ce qu’il est. Ils font partie intégrante du mouvement supporter, et ultra en particulier. Aujourd’hui, nous – même si on déplore l’accident de Reims – on ne condamne pas ça et on n’ira pas faire la police. On nous a demandé de « donner » des membres en nous substituant à la police, mais nous n’avons pas à le faire. Après, absolument rien n’est organisé aux Ultramarines concernant les fumigènes. On fait de la prévention.

Depuis 27 ans que nous existons, Reims est le premier incident. Suite à ça, nous avons voulu qu’il y ait une prise de conscience de toute la tribune et avons demandé à ce qu’il n’y ait pas de fumigènes d’allumer pour ne pas aggraver la situation au niveau du club. Cependant, sur le long terme, on ne peut pas combattre cela, car ça fait fondamentalement partie du spectacle. Les médias s’empressent de les montrer dès qu’ils sont allumés, les campagnes de publicité les utilisent, les supporters trouvent ça beau, les joueurs apprécient. On ne peut, encore une fois, pas faire la police… Mais nous ne sommes pas fiers de ce qui s’est passé. Car nous sommes une association qui existe depuis 27 ans et nous nous sentons un peu responsables de ce qui se passe avec les supporters, au Virage Sud comme à l’extérieur. »